Extrait du journal

OU TRAVAIL La Chambre des députés vient de ter miner la discussion du projet de loi concernant le travail des enfants, des femmes et des filles mineures dans les ateliers industriels. Je ne parlerai pas des mineurs au sujet desquels il n'existe pas de divergences notables, mais seu lement des femmes adultes auxquelles la loi votée interdit de travailler la nuit, plus de dix heures par jour et plus de six jours par semaine. La réglementation étant admise pour la femme, celle du travail de l'homme en deviendra bientôt la conséquence. On ne saurait arguer, en effet, de la si tuation particulière à l'épouse et à la mère au point de vue de la conservation de la race, car la loi s'applique à toutes les femmes sans distinction : les filles ët les veuves sans enfants n'en sont point exceptées, bien que celles-ci n'aient à conserver qu'elles-mêmes. Les considérations qui suivent, et sur lesquelles le débat aurait dû être ou vert d'abord, s'appliquent à la fois à là femme adulte pour laquelle on a cru devoir légiférer et à l'homme adulte pour lequel on légiférera bientôt. Nous disons qu'une question préala ble aurait dû être discutée dès l'origine. Il y a, en effet, au fond des discours de tous les interventionnistes, et comme substratumde la délibération prise, un postulat d'une grande importance. Ce postulat est celui-ci : l'organisa tion de l'industrie n'est pas immuable, et l'Etat peut établir ou provoquer celle qui lui parait la,plus conforme à la jus tice; Que l'industrie évolue et se trans forme sans cesse, rien n'est plus vrai ; mais que l'Etat puisse l'organiser à son. gré, rien n'est plus faux. Il peut la dé sorganiser, et voilà tout. Prenons un exemple. On a dit : si dans les ateliers de mo des et de couture, les ouvrières tra vaillent à certaines époques treize et quinze heures et quelquefois passent la nuit entière, c'est que travail est mal réparti; sous l'impulsion de la loi, il sera distribué plus uniformément.N'estil pas préférable d'occuper les femmes régulièrement pendant dix heures que de les exposer à des surmenages in termittents? Sans doute ce serait désirable; mais, s'il y "a loin de la coupe aux lèvres, il y a plus loin encore du désir à la réalité. Je ne vois pas, pour ma part, nos Pari siennes commandant en juillet ou en...