Extrait du journal

sollicité dans l'intérêt de ses membres. L'examen attentif des ta bleaux dont se composent toutes les cohortes de l'ordre, lui a appris que la moyenne de l'âge des légionnaires de l'empire était de 64ans;' de tristes supputations l'ont amené à conclure que d'ici à dix années, dix mille légionnaires auraient cessé de vivre, et qu'alors un excédant annuel de plus de 2 millions des recettes de la Légion-d'Honneur sur ses dépenses, lui permettrait de rembourser à l'état les avances qu'il aurait faites pour l'acquittement de l'arriéré. Attendons, a répondu M.Vivien, attendons: nous ne ferons pas à cet honorable meoihrei'injure de croire qu'il aitmesurélaportée d'une parole qui lui est échappéedans l'improvisation. Attendre l mais il s'agit de vieux soldats dont les nobles cicatrices ne prolongé", ront pas la vie au-delà des limites marquées par la nature; la mort n'attend, pas, et il faut se hâter d'être justes envers ceux qu'elle est peut-être sur le point de frapper. M. de Golbéry a clos le débat en invoquant des souvenirs qui n'ont pas été sans influence sur le vote de la chambre en demandant' si les membres de cette ancienne opposition qui plaida tant de fois] la cause des légionnaires, déserteront cette noble cause maintenant qu'ils sont au pouvoir; s'ils s'exposeront à entendre dire d'eux par l'Europe, que les droits de notre vieille armée n'ont été entre leurs mains qu'une arme dont ils se sont servis pour combattre un gou vernement qu'ils n'aimaient pas. Une assez forte majorité s'est levée pour la prise en considération de la jyoposition ; mais, comme hier, un certain nombre de membres sont restés neutres dans la double épreuve, et cette circonstance nous' porte à craindre que la proposition n'ait au scrutin le même sort que . la pension demandée pour la veuve du colonel Combes. Un journal ministériel s'élevait avec raison, ce matin, contre cette singulière neutralité dans laquelle certains députés se retranchent lorsque la chambre est appelée à voter ostensiblement. La tribune est accessible à qui veut y monter; elle n'est obligatoire pour per sonne : les députés qui craignent de l'aborder sont dispensés d'é noncer leur opinion; mais tous doivent manifester leur avis en s'associant aux délibérations de l'assemblée. C'est compromettre la di gnité du pouvoir parlementaire que de venir jeter dans l'urne da scrutin desboules dont l'effet est de détruire an premier vote auquel on s'était abstenu de prendre part....