PRÉCÉDENT

Le Siècle, 11 mars 1844

SUIVANT

URL invalide

Le Siècle
11 mars 1844


Extrait du journal

v.. Nous avons laissé le marquis, conduit traîtreusement par Làverdac, se diriger vers le kiosgue sous prétexte de lapins, et Lemonnier, ef frayé sur le danger possible de l'entrevue de Ja marquise et de Max, en cas de surprise, hâter sa coursé dans l'espoir d'arriver auprès d'eux as sez à temps pour lés avertir de se séparer. Pendant ce temps, de Sur gis s'était avancé, comme nous l'avons dit, jusqu'auprès de celle qui l'attendait sans l'apercevoir, absorbée qu'elle était dans sa douleur. Ce fut Max qui rompit le silence. — Me voici, madame, îi vos ordres, dit-il avec un froid respect. Pour toute réponse, et conservant son attitude , elle lui tendit une . main, sans cesser de couvrir sa figure avec Tautre. Max n'accepta point la main qu'elle lui tendait; — Madame, continua-t-il, vous m'avez demandé cette entrevue où vous jouez votre réputation. Moi, j'ai fait la folie d'y venir. Voici vos lettres, madame; permettez-moi de me retirer. La jeune femme resta silencieuse,comme à la première question. Sa main était toujours tendue vers Max. Cette prière muette calma la co lère qui avait animé juSque là lé cœur du jeune homme. Louise, dit-il, je ne viens point vous taire de reproches. — Max,itfavez-vous pardonné? dit-elle. — Encore une fois, madame, je n'ai rien à pardonner. Le temps passé est désormais effacé de mon souvenir ; j'ai oublié la jeune fille, et je ne connais pas la marquise de Bauval. — Max, ne m'accablez pas dé votre mépris. Oh ! vous êtes bien vengé ! Ne détruisez pas ma seule, ma plus chère espérance- Je n'ai plus droit à votre amour, sans doute, et moi j'ai eu la..... faiblesse de donner à un autre tous vos droits au mièn ; mais d« moins laissez-moi croire que cette Louise qui vous a été chère n'est point devenue pour vous un ob-. jet de mépris et d'horreur. L'orgueil m'a pérdue. Je vous ai brisé le cœur, mais vous, à votre tour, vous avez brisé le mien. Max, je vous aime aujourd'hui plus que jamais, je vous aime, et sans que l'espoir puisse m'être permis. Si cet amour est encore une faute, c'est aussi un tourment de plus. Puisse l'aveu que je vous fais ici, sans en être solli citée, et pour ma punition seulement, puisse cet aveu vous paraître une expiation suffisante ! — Remettez-vous, Louise, reprit froidement de Surgis, qui se tenait debout devantla marquise. Je ne vous déteste pas, je ne vous méprise...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

En savoir plus
Données de classification
  • de bauval
  • posen
  • napoléon
  • breslau
  • lemonnier
  • teut
  • garnier-pagès
  • guizot
  • berryer
  • odilon barrot
  • max
  • paris
  • berlin
  • allemagne
  • france
  • louviers
  • europe
  • magdebourg
  • colbert
  • ro
  • gouvernement national