Extrait du journal
les assurances de paix et les dépenses de guerre, Montaigne disait avec raison que la chose dont on se soucie le pioins dans les affaires de ce monde, c'est la ogique. Parler dans un sens et agir dans un sens con traire, poser un principe et en négliger les conséquences les plus essentielles, ce sont là les contradictions les plus communes. Un des plus hardis écrivains de ce temps-ci a pu écrire deux gros volumes en énumérant seulement les conlradictions économiques ; s'il eût entrepris d'é crire l'histoire des contradictions politiques, des contra dictions morales, des contradictions religieuses, etc., etc., son œuvre serait loin encore de sa fin. S'il est une né cessité qui soit universellement comprise, s'il est un be soin qui soit généralement senti, c'est celui de la paix. Les esprits les plus divers s'accordent à penser qu'elle est le principal élément de la prospérité publique ; les enfans eux-mêmes savent que l'industrie, l'agriculture, e commerce, ces merveilles fécondes qui donnent la vie aux nations, ne peuvent se développer qu'à la condition de la paix. Qu'une appréhension de guerre se manifeste aux points les plus extrêmes de l'horizon, et soudain les intérêts s'alarment, les transactions s'arrêtent, le travail est paralysé. Les souverains ne laissent échapper aucune occasion de témoigner en faveur des bonnes relations qu'ils désirent entretenir avec leurs voisins. 11 y a peu de jours à peine, le chef de l'Etat faisait entendre par mi nous des paroles rassurantes, il donnait à une députation du commerce anglais et aux représentant d'une compagnie industrielle des assurances de paix que les organes du gouvernement ont paraphrasées et délayées en une foule d'articles, ainsi que doivent le faire des journaux ministériels bien appris. Tous les souverains de l'Europe, dans leur langage officiel, expriment les mê mes sentimens. Et cependant les défiances nationales, les vieux le vains de haine et d'hostilité sont surexcités en tous pays par la présence d'armées permanentes qui rendent la paix précaire, non-seulement parce qu'elles absorbent improductivenaent des ressourcés considérables qui man quent à l'agriculture et aux travaux industriels, mais surtout parce que ce sont des poudrières ambulantes auxquelles la moindre étincelle peut, d'un instant à l'autre, mettre le feu. Interrogez une foule de gens, très sensés d'ailleurs,...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - cruvelli
- corti
- bettini
- rossi
- biscottini
- lucchesi
- granier
- négrini
- calzolari
- marini
- france
- paris
- strasbourg
- lyon
- vienne
- versailles
- autriche
- lorient
- herserange
- stolberg
- i. b.
- a lire
- assemblée nationale
- crédit foncier