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Le Siècle, 12 février 1847

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Le Siècle
12 février 1847


Extrait du journal

Lorsqu'il entra dans la prison de la jeune fille, elle était en larmes et priait dans un coin de l'étroite chambre oti elle était enfermée. Morillon ordonna au geôlier de sè retirer et regarda Rose d'un œil de convoitise. —- Eh bien, mon enfant, lui dit-il, j'ai appris qu'on vous menaçait, qu'on vous tourmentait. Rose, à l'aspect de Morillon, s'était imaginé que Poiré avait enfin accompli ses menaces, et que non content de livrer son père au tribu nal révolutionnaire, il voulait aussi la punir de ses refus. Elle fut donc, très surprise de voir un homme qui lui parlait d'un ton doux et pro tecteur et elle le salua en rougissant. — Que se passe-t-il donc, ma belle enfant, et que tous a-t-on fait pour que vous pleuriez ainsi ? : » Rose examina Morillon. Sa douceur ne lui inspira point une con fiance complète; cependant, ét pour s'assurer des projets de son pro tecteur inattendu, elle lui raconta les persécutinns de Guillaume Poiré. -7 On m'avait parlé de fout cela, dit Morillon en s'asseyant et en ap pelant Rose près de lui, mais je voulais entendre confirmer ces détails par votre jolie bouche. Morillon était beau et savait donner à sa physionomie une expres sion hypocrite qui pouvait passer pour de la bonté. Cependant Rose se tint sur ses gardes tout en se laissant attirer près de lui. —Votre père est innocent, n'est-ce pas ? lui dit Morillon. — Ah ! pour cela, je vous le jure. — Êt jé suis assuré que vous seriez reconnaissante à celui qui nonseulement voua rendrait la liberté, mais qui le mettrait à l'abri de toute persécution... — Oh! oui, bien reconnaissante, dit Rose, qui commença à avoir quelque espoir. ■ —Et vous aimeriez un peu celui qui vous ferait sortir de cette prison ? — Oh ! celui-là, oui, je l'aimerais.,.. , — Eh bieir! mon enfant, vous êtes libre, et votre père aussi. ' — Ah! monsieur... monsieur, s'écria Rose en tombant à genoux, vous êtes un saint... Morillon ne put s'empêcher de rire. — Pas tout ii fait, dit-il; mais je veux être bon pour vous et votre père. Il est libre... et voici qui est mieux : voici le brevet qui le .nom me commandant du château de Nantes. , — Mon père... dit Rose stupéfaite. — Oui, votre père... — Hélas! vous le connaissez : il est impotent, malade, incapable de remplir unerpareille place. " — Il aura en vous on aide de camp actif, jeune.... vous le rempla-...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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