Extrait du journal

La nouvelle Chambre a fait preuve de [qualités précieuses qu'il est facile d'appliquer au plus grand bien de la République. Parmi ces qualités, nous ne relèverons, en ce moment, que son ardeur au travail, une des pJus fécon des, à coup sûr, et nous lui demande rons la permission de lui indiquer quelques moyens, qu'une expérience de douze années nous a révélés, de réa liser cette vertu première des Assem blées législatives. Ces moyens sont fort simples et par faitement à portée. Le premier, et le plus efficace, serait de suivre ponctuelle ment les prescriptions de son règle ment qui défend aux députés de faire partie de plus de deux commissions à la fois. Or, il n'est point de règle qui soit plus généralement et plus allègrement violée. Il en résulte que les commis sions éprouvent, dans leurs travaux, des retards quelquefois considérables, attendu que les membres qui les com posent ne sont jamais au compibt, ou qu'ils arrivent en retard, prennent la parole, touchent des points déjà réso lus et nécessitent une reprise de la dis cussion, bref, allongent singulièrement le travail. . Nous avons connu des députés fai sant partie de dix commissions à la fois. 1 . Remarquezque, dans ces conditions, ce sont toujours les mêmes que l'on nomme et, de cette façon, un très grand nombre se trouve condamné à une sorte d'ostracisme et reste éternelle ment confiné dans les limbes parle mentaires. Or, il ne faudrait pas croire, que ce stock des refusés ne fut composé que de non-valeurs. Nous y avons vu des députés trop modestes, retenus par une timidité naturelle ou dégoûtés par ce steeple-chase qu'organisent certains coureurs de popularité à l'a dresse de leur circonscription électo rale. Je connais bien, pour l'avoir entendu formuler maintes fois, le motif que l'on donne à la violation de cet article du règlement : on veut fermer l'accès des commissions aux adversaires de la République. Peut-être y a-t-il quelques questions d'ordre très politique où ce motif pourrait être assez naturellement invoqué; mais , encore, faut-il dire peut-être; car la droite portera à la tri bune ce qu'elle aurait probablement dit dans la commission et que le rapport aurait pu amortir en le déflorant. Et, d'autre part, on sait fort bien que les ministres ne disent jamais de secrets devant onze ou devant vingt-deux per sonnes. Mais dans les questions d'affaires, qui composent plus des trois quarts de la besogne, la présence de la droite n'a jamais aucun inconvénient et peut avoir de très réels avantages par suite des lumières qu'elle y apporte. Il n'y a donc aucune objection sé rieuse à faire à l'application stricte de cet article du règlement. Mais, si la Chambre entend qu'à l'a venir on l'applique, il ne faut pas se borner à prier le président de le rappe ler ex-cathedrâ; ce serait purement illusoire. L'expérience l'a prouvé. Non, il faudrait, chaque fois qu'une troisième nomination aurait eu lieu, que la questure, qui possède l'état du personnel de toutes les commissions, en avertit M. le président" et que sensé ment par son ordre, mais sans nou velles instructions, M. le secrétaire de la présidence avisât l'élu, trois fois nommé, que sa nomination est annulée et qu'en même temps la commission fut convoquée pour le remplacer. De cette façon, l'application du règle ment serait certaine; mais hors de là, elle n'aboutira jamais. Ce même règlement porte que nul membre de la commission du budget ne peut faire partie d'autres commis sions, disposition, je n'ai pas besoin de le dire, également violée. Il faudrait étendre l'exclusion aux grandes com missions des douanes et des chemins de fer. Une autre cause — plus difficile à...