Extrait du journal
FRANGE. Pari», 13 février, La commission Ses fonds secrets a choisi pour président M. Bugeaud, et pour secrétaire M. Dessaigne. On as^re que cette commission, impatiente de mettre la chambre en demeure de terminer la crise ministérielle ouverte depuis un mois, hâtera la 'présentation dô; son rapport. Nous ne pouvons que l'en féliciter. Il est temps, en effet, qu'on sache si le gouvernement représentatif en France aura un caractère sérieux, où s'il doit se réduire à un vain simulacre, et dégénérer en une grossière mystification. Nous l'avons dit et nous lé j.é|étons : il n'y a pas -en réalité de gouvernement parlementaire lorsqu'une m'ajorité de 60 à 80 voix sur 459 n'est pas assurée aux ministres responsables. M. Guizot et ses collègues espèrent-ils obtenir une telle majorité après leurs échecs successifs? Non.—Ils ont eu h voix, une voix, une demi-voix de majorité, il y a huit et quinze jours : ils en auront peut-être dix ou douze demain, pour retomber le jour suivant au dessous de ce niveau ; voilà leur situation. Eli bien ! le fait constaté, qu'ils se retirent, autrement nous serons en droit de leur dire qu'ils sont les acteurs subalternes d'une méchanté comédie, et non pas les chefs libres et sérieux de l'administration d'un grand pays. ■miai—i Un journal ministériel du soir déclare que, sur. les neuf com missaires nommés pour examiner la proposition de M. Duvergier de Hauranne, relative à l'abolition du vote secret, quatre, MM. de Saint-Aulaire, Berryer, de Panat et Garnot, se rangent à l'avis de l'auteur.de la proposition; trois autres, MM. d'Arblay, Emmanuel Poulie et Toye, sont pour le maintien du mode actuel; deux enfin, MM. de Tracy et de Schauenburg, se prononcent pour le système intermédiaire, qui conserverait le scrutin secret seulement pour les cas exceptionnels. On dit que plusieurs membres, favorables en principe à la pro position, se préoccupent des difficultés d'exécution. Cependant, comme nous l'avons dit, le vote public est appliqué en Angle terre, eu Belgique, en Espagne, aux Etats-Unis. Pourquoi ce qui se pratique facilement chez tous les peuples constitutionnels serait-il impossible en France? Tient-on à l'introduction d'un mode absolument nouveau ? I5h bien! M. Desmousseaux de Givré, dans le 8° bureau, en a indiqué un qui a le mérite d'être fort simple et qui changerait peu de chose aux habitudes de nos assemblées. Deux urnes se raient placées à quelque distance l'une de l'autre sur lu tribune et sur le bureau, la première blanche, la seconde noire ; chaque député, au lieu de recevoir deux boules, comme aujourd'hui, n'en recevrait qu'une seule, et il la déposerait, en passant, aux yeux de l'assemblée, aux yeux des secrétaires, qui aussitôt con trôleraient le vote, dans l'urne blanche s'ils voulaient dire oui sur la question posée, dans l'urne noire s'ils voulaient dire non....
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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