Extrait du journal
dant une journée au moins. Tout .[d'abord elle en fut dépitée, puis après réflexion elle se dit qu'il valait mieux qu'il en fût ainsi : si elle laissait ce jeune muet la regarder avec ces yeux passionnés, il pourrait s'imaginer qu'elle était touchée de son admiration, et elle ne voulait point que cela fût. C'était, ' croyait-elle,. une sorte de trahison envers Ernest ; pendant cette journée, dans cette promenade elle trouverait bien sans doute l'occasion d'être seule quelques instants avec lui et de lui faire connaître ses sentiments. Elle n'eut pas à attendre la promenade; le matin, avant le déjeuner, elle l'aperçut dans le jardin, et alors elle descendit pour le re joindre. Pendant le temps qu'elle avait mis à ve nir de sa chambre, n'osant pas courir de peur d'attirer l'attention, il s'était enfoncé dans le jardin et elle le vit prendre l'allée circu laire qui conduit au bois de magnolias. Alors elle suivit l'autre bras, de façon à le croiser à un certain moment. Quand il l'aperçut venant vers lui, il s'arrêta stupéfait ; alors elle hâta le pas, car il se trouvait justement à une courte dis tance de l'endroit ou elle avait dit à Ernest qu'elle l'attendrait, et il lui plaisait que ce fût là que fût tranchée la question de ce mariage, comme si, en parlant, elle devait avoir celui qu'elle aimait devant les yeux. Elle ne tarda pas à le joindre, car après le premier mouvement de surprise, il avait repris sa marche, venant vers elle, tandis qu'elle venait vers lui ; mais tout en avan çant elle se demandait si elle allait pouvoir, lui ouvrir les lèpres et le décider à parler. A la vérité pourvu qu'elle parlât elle-même, cela suffirait; seulement si au lieu d'un muet, elle avait un interlocuteur devant elle, sa tâche serait singulièrement simplir fiée. Après tout elle n'avait que deux mots à lui dire : « Comme je ne vous aime pas, je ne serai jamais votre femme. » Bravement elle alla à lui, tandis que non moins résolument il venait à elle, et tous...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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