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Le Siècle, 14 octobre 1851

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Le Siècle
14 octobre 1851


Extrait du journal

La raison, qui est la même chose que la justice, veut que le suffrage universel soit ré tabli, et il sera rétabli sans guerre civile, par ce que tout le monde sans exception a inté rêt à son rétablissement. En. effet, Les auteurs de la loi du 31 mai ne doivent pas craindre moins que nous la guerre civile. Ils doivent même la redouter beaucoup plus ; car si la loi contient des éventualités de guerre civile, ce n'est pas à nous, la Presse en convient, qu'il faut s'en prendre. Les éven tualités remonteraient vers'leur source. La source y regardera à deux fois avant d'accep ter franchement le rôle de, la boîte de Pan dore. Elle rusera comme elle le fait aujour d'hui, puis elle capitulera. En d'autres termes, lés auteurs de la loi n'iront pas jusqu'au bout. Ils sont déjà à moitié en retraite, grâce à la raison et à l'intérêt. Leur faire une concession quelconque, ce serait plus que de la faiblesse, ce serait d'une très mauvaise tactique. Toute la France sait aujourd'hui une chose, elle en est persuadée : c'est que M. Louis Bo naparte, pour son honneur, pour ses espé rances, n'a d'autre avenir que le retrait de la loi du 31 mai. M. Louis Bonaparte ne peut pas faire au trement que de proposer ce retrait. 11 le proposera tôt ou tard. Nous ne sommes donc peint placés entre la guerre civile et la révision. , Nous allons parle seul chemin.de la raison au rétablissement au suffrage universel. Voici maintenant un autre motif pour le quel nous n'abondons pas dans la tactique de la Presse r Nous ne voulons pas tromper M, Louis Bo naparte et lui faire croire qu'il tient le -nœud gordien de la question. ... Ceux qui disent en son nom : Choisissez entre la révision ou la guerre civile, font trop bon marché de l'assemblée. Ils la suppriment. Ils vont à une révolution tout en disant qu'ils répudient les révolutions. Faire causa commune avec eux, ce serait livrer la France pieds et poings liés à un homme. Nous ne voulons pas nous laisser aller sur cette pente. La Presse affirme que ce qui nous fait agir ainsi, c'est que nous avons un candidat. ' i Quand nous en aurions un, nous serions dans notre droit. Mais ce candidat, quel qu'il fût, n'accepte rait rien du suffrage restreint. Nous-mêmes, nous ne le soutiendrions pas s'il consentait à être là.branche cadette du suffrage universel. Laissons donc en paix les calomnies, et con cluons. " On veut faire de M. Louis Bonaparte un candidat à perpétuité ; On veut nous acculer à la guerre civile si nous ne consentons pas à sa réélection. Nous n'acceptons ni sa réélection ni la guerre civile. ! • Nous en appelons à la justice et à la rai son, deux choses,1 il est vrai, absolument in connues à la Presse quand elle-discute avec le Siècle. 1 < » .«i! Léon Plée....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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