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Le Siècle, 15 juillet 1888

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Le Siècle
15 juillet 1888


Extrait du journal

Là France gardera longtemps le souvenir 5 des deux dernières journées^ . ' L'inauguration du monument" de Gàmbetta, cette fête de la concorde et du patriotisme où les républicains se sont donné la main en face de celui qui aurait tout sacrifié à la France et à ia République; la revue de Longchamps où l'armée de Paris a défilé de vant le Président de la République, le gou vernement, les Chambres, les maires venus de tous les points de l'horizon" et devant une foule immense; le banquet du Champ de Mars, qui a fait passer sur nous comme un ■ souffle de l'immortelle Fédération de 1790, voilà une magnifique ouverture pour les fêtes qui seront célébrées l'an prochain en 1 honneur de la Révolution et pour l'Exposition, cette grande lutte pacifique à laquelle la France a convié toutes les nations. Les émotions patriotiques de ces deux jour nées ne pouvaient avoir un interprète plus au torisé et plus écouté que le premier magistrat de la République. M. Carnot les a exprimées :dans un discours dont l'effet a été considéra ble sur les invités du Champ de Mars et qui demain sera lu, commenté, applaudi jusque dans les hameaux les plus reculés de la Ré publique. C'est une pensée d'union et de confiance qui domine dans ^allocution de M. Carnot. On devait s'y attendre de la part du magistrat qui a-été porté au poste qu'il occupe par l'unani mité du parti républicain. Les représentants des principales commu nes de France, conviés au Champ de Mars, porteront au loin, cet appel à la concorde tombé1 de la bouche de l'homme qui remplit avec tant de dignité et de conviction les hautes fonctions dont il a été investi. ' Des adversaires déloyaux voudraient faire croire aux ignorants que la République est comme un gouvernement de combat, installé provisoirement et voué à une chute fatale. Mensonge ! Ce gouvernement fait appel à tous les hommes de bonne volonté, et quant è sa durée, il n'éprouve aucune crainte, ayant déjà traversé victorieusement des épreuves autrement redoutables que celles que l'avenir peut tenir en réserve; Cette confiance, il l'a prise, soit pour l'inté rieur, soit pour l'extérieur, dans le spectacle de cette armée qui a défilé hier sur la pelouse de Longchamps. lisse tromperaient gravement,ceuxquineverraient dans les acclamations de la foule que la manifestation d'un chauvinismeirréfléchi.C'est un autre sentiment plus profond et parfaite ment -réfléchi qu'éveille la vue de nos soldats : d'abord la conviction que l'armée réorganisée est prête à tous les événements et que le drapeau de Ja France est entre bonnes mains; ensuite la certitude que cette armée, fidèle au devoir, réprouvé les insensés qui chercheraient à la ,...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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