Extrait du journal

Les collections de M. Thiers, que vient de saisir la commune, n'étaient guère con nues du public que dô réputation.. Elles ornaient les vitrines de ses appartements privés et de son vaste cabinet de travail ; encore y affectaient-elles plutôt l'appa rence tranquille de documents recueillis en vue de l'étude, que le triomphant aspect d'objets rares et précieux disposés pour le plaisir des yeux. Nous en donnons plus loin la raison. Cette galerie était toujours close aux vi siteurs inconnus du maître; une lettre d'excuse polie, signée par un secrétaire, était l'inévitable réponse à une demande de visite. M. Thiers ne prêtait jamais non plus aux expositions publiques. Il avait sur les jouissances égoïstes de la possession privée des idées très-absolues. Il redoutait aussi le danger d» l'emballage, du trans port, du retour de ces fragiles et irrempla çables richesses ; il a dû frémir quand il a lu, dans le compte rendu de la séance de la commune du 12 mai, ces paroles irres pectueuses : < .t..Quant aux petits bronzes, je pense qu'ils arriveront en bon état. » La proposition du citoyen Pretot « d'en voyer à la monnaie toutes les pièces re présentant l'image des d'Orléans» détonne, à notre époque, comme une menace d'ex communication. Qu'importe au passé, qu'importe au présent même, qu'on envoie à la Monnaie « les pièces représentant l'i mage des d'Orléans il En quoi le peuple en sera-t-il plus libre, mieux secouru, plus instruit de ses droits T La France, au con traire, n'y peut que perdre une parcelle de sa foxîune publique : ces pièces ont, par leur rareté, par leur intérêt historique, une valeur relative mille fois plus consi...