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Le Siècle, 15 mai 1881

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Le Siècle
15 mai 1881


Extrait du journal

Au risque de contribuer à faire le bruit que M. de Mun appelle si chaleureusement autour de sa campagne électorale, nous devons encore dire quelques mots au sujet des manœuvres royalistes. On sait que M. de Mun organise, par toute la France, une série de conférences "en fa veur de M. le comte d# Chambûrd et de la monarchie catholique. « Pour que cette campagne ait tout le retentissement que j'espère et qu'elle exerce une action réelle sur l'opinion publique, le concours de la presse sera indispensable », dit le noble paladin : « Je voudrais dont} pouvoir compter sur l'appui de votre journal. » Bien que cette lettre, toute « confiden tielle », ne fût pas à notre adresse, nous l'avons insérée volontiers et nous la recommandons avec plaisir à l'attention de nos lecteurs. M. de Mun va parcourir la France, porteur du message royal, portant la bonne parole, 'a parole de vie et d'avenir jusque dans les villages les plus reculés. Il rappellera les bienfaits de la monarchie légitime et catholique, l'alliance protectrice du trône et de l'au tel, les avantages inappréciables de la dîme et de l'inquisition pour maintenir la société en paix et la garantir à tout jamais des troubles révolutionnaires. Les paysans de France riront un peu de ces beaux sermons politiques. Ils savent l'histoire un peu mieux que M. de Mun et que M. le comte de Uhambord. Ils en tendent un peu plus profondément que ces personnages, élèves des jésuites, le développement de la civilisation mo derne et de la démocratie française en particulier. Mais qui ne rira pas, le sont les dépu tés royalistes, les vieux serviteurs de la monarchie qui depuis dix ans combattent la République dans les chambres et dans la presse, et s'appliquent jour et nuit à l'œuvre impossible de la restauration de la royauté. Oh ne.sait si le roi veut les punir de leur insuccès ou s'il les trouve déjà trop près de l'indiscipline et de la révolution, trop sceptique^, trop parle mentaires, trop imprégnés de l'esprit d'examen et de discussion, depuis dix ans qu'ils sont dans des parlements li bres ; mais ce qui paraît certain c'est que la plupart d'entre eux sont condamnés irrémédiablement. M. de Mun a en poche des listes nou velles de candidats pour les prochaines sélections. Il va faire surgir l'arrière-ban de la féodalité ! Il frappera du pied la...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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