Extrait du journal

\^'Opinion nationale demande aujourd'hui ce qu'est devenu ce projet, et nous nous asseyions à sa demande : -.««■"Un rapport sommaire devait être prései^é au corps législatif dès les premiers j'o,ilrs d'avril. Nous sommes au 14 juin, et ^ce rapport, qui demandait au plus deux heures do travail, se fait attendre depuis plus de deux mois. A quelles causes doit-ûiJI &tfnbuér ce "reïsrd-1 Est-ce que le corps" législatif voudrait suivre les errements du sénat, et enterrer la question des aliénés sous des atermoiements indéfinis? s Le fait est que si le sénat se hâte, c'est lentement, pour obéir au précepte de Boileau. Ainsi la loi sur les délits de presse dort encore dans le sein de la commission, ou plutôt la commission dort sur le sein de la loi. Et pourtant quel projet demandait une célérité plus grande ? Voilà des magistrats qui moralement et en droit sont dessaisis, déclarés incompétents par le ministre et par la chambre, et qui cependant, en fait, continuent de juger, c'est-à-dire de frap per. Quelle situation plus anormale! Dans leur intérêt comme dans le nôtre, il fau drait y mettre un terme au plus vite. Hé bien ! non. Le sénat dort. Quand il se ré veille, il fait un pas, puis s'arrête et se rendort. Que sera-ce si, comme on le pré tend, il veut modifier deux articles, celui sur la preuve contre les fonctionnaires, et celui sur le droit de justice refusé aux chambres ? La loi amendée reviendra de vant le corps législatif, qui naturellement maintiendra sa rédaction première. De là elle retournera au sénat, qui s'obstinera dans ses amendements. Ce sera la navette. Nous en avons pour un an au moins avant d'être jugés par le jury, — un an ou deux....