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Le Siècle, 17 février 1848

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Le Siècle
17 février 1848


Extrait du journal

il consacre, nous n'hésiterons nous y soumettre, en atten dant qu'il puisse être remplacé. , Nous avons poussif plus loin l'esprit de conciliation et de prudence. Quand ji a été bien reconnu que le texte dont on avait chercha un iûstant à se prévaloir. n'existait pas, et que des décrets postérieurs de l'assemblée constituante donnaient à la loi de 1790, qu'on prétendait invoquer, une signification toute contraire à l'interprétation tardive de nos ministres, nous avons dit, nous disons encore : Le droit est-il incertain à vos yeaxt eh bien! faites tomber tous les doutes ; cela dépend de vous. Comme ministres, vous avez l'initiative des lois ; comme chefs de parti, vous disposez d'une majorité considé rable ; apportez un projet pour régler le droit de réunion ou même pour abolir ce droit que vous reconnaissiez hautement en 1834, et nous nous arrêterons jusqu'à ce que le pouvoir législatif ait statué. Cela était bien facile, bien simple, bien raisonnable : vous ne l'avez pas voulu ! — Sur qui, dès lors, doit retomber la responsabilité de l'agitation publique et des périls qui en pourraient naître? Il dépendait de vous de respecter un droit exercé pendant six mois sans désordre, et dont les députés de l'opposition, malgré vos affirmations mensongères, ne son geaient point à user pendant la durée des sessions, afin de ne pas élever tribune contre tribune ; vous pouviez le respecter, disons-nous, en invitant vos amis à suivre votre propre exem ple : ou bien, s'il vous était plus commode d'accomplir un acte de parti et un acte de vengeance en le supprimant, vous pouviez du moins donner à ce coup de parti une forme légale en présentant un projet de loi. Encore une fois, vous ne l'a vez pas voulu : il vous a plu de nous imposer votre arbi traire tout pur, comme on faisait à Palerme il y a un mois, comme on fait encore à Milan et à Modène. C'est celte indi gnité que nous ne voulons pas subir; c'est cette indignité qui soulève contre vous l'opinion de la gardé nationale et de la population ; c'estcette indignité contre laquelle Paris proles tera, avec cent députés, sans emportement, sans violence, avec une unanimité imposante, avec un calme désespérant pour vous. Derrière vos paroles doucereuses nous voyons percer votre irritation, nous entendons gronder vos menaces. Mais de quoi nous menacez-vous ? Nous savons quels ordres sont donnés aux troupes, quelles munitions vous avez entassées, quelles mesures vous avez prises. Il est triste pour le gouvernement de juillet d'avoir à déployer un tel appareil, non pour défen dre la constitution et les lois, mais pour défendre l'arbitraire, c'est-à-dire pour violer la loi. Mais après tous ces préparatifs que ferez-vous? Allez-vous mitrailler une population sans armes, sans défense? Ferez-vous contre les Parisiens ce qu'un Bourbon, déjà souillé de bien des meurtres politiques, n'a pas osé ou n'a pas pu faire contre la population de Naples? Prescrirez-vous à des soldats français de tirer sur la garde natio nale de Paris? Non, vous ne le ferez pas ; vous n'en avez, nous en sommes convaincus, ni le désir ni la puissance- Que cher chez-vous donc alors ? Et comment, depuis un mois, en êtes...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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