Extrait du journal

ques, n'était pas une banqne quelconque et indifférente au catholicisme. » Une catastrophe devenait donc inévi table. La Sainte-Vierge se retira d'une affaire où figurait un citoyen de la vache à Colas, et M. Bontoux, pour n'avoir pas enfilé à temps le chemin de Damas, fut obligé de prendre le chemin de Mazas. Il n'y a pas en France un homme plus content que M. l'abbé Dagorne. On n'a pas oublié que cet abbé légendaire, nom mé député à Dinan, fut invalidé par la chambre et qu'il s'était mis de nouveau sur les rangs au scrutin du 29 janvier. On avait conseillé à l'abbé de se tenir tran quille ; on lui avait dit sur tous les tons qu'il avait tort de préférer l'air empesté de la Babylone moderne à l'air pur de lajolie Tille de Dinan, on lui avait annoncé qu'il serait battu? Rien n'y fit : M. l'abbé vou lut être député et faire condamner par le3 électeurs de Dinan le verdict rendu contre lui par la chambre. Ëh bien, M. l'abbé a été battu à plate couture. La ville de Dinan n'aura pas la douleur de le perdre : bonsoir, la députation. Si vous croyez que M. l'abbé est mécontent, vous faites erreur ; il est enchanté, ravi ; c'est le candidat républicain' qui est élu, mais le vainqueur c'est M. l'abbé. « Le triom phe, dit-il, dans une inimitable circulaire, est et demeure à notre cause, quiestcelle de Dieu et de la patrie. Notre défaite est une victoire. » Il est doux de ren contrer dans la vie de ces heureuses natures dont les coup s du sort ne sauraient altérer la sérénité ; cela repose d'arrêter ses regards sur ces riants visages. Voilà du moins une élection qui a fait deux heureux : le vainqueur se réjouit, et le vaincu jubile. Il est vrai qu'il n'ira pas siéger au Palais-Bourbon, une misère ; la grande affaire c'est d'avoir la victoire de son côté, et il l'a. Nous ne sommes pas méchants : nous souhaitons à M. l'abbé Dagorne beaucoup d'autres victoires 4e ce genre, et s'il jugeait utile, à cet effet, un petit coup de main de notre part, notre concours ne lui fera pas défaut. La question égyptienne est entrée enfin dans une nouvelle phase : elle a été sou mise au concert européen par une nou velle circulaire de la France et de l'An gleterre, qui ont exprimé le désir de s'en tendre avec les autres puissances sur les mesures à prendre pour maintenir le statu quotl assurer l'exécution des engagements internationaux pris par le khedive. C'est la solution que nous avions préconisée. Cette démarche, qui était attendue, dit une dépêche de Berlin, dissipe tous les nuages qu'avait pu soulever entre les puissances l'incident égyptien, et l'on con sidère une conférence comme d'autant plus certaine que la note a été précédée, au moyen de communications officieuses, d'un échange de vues qui n'a fait que confirmer les dispositions conciliantes dont toutes les puissances sont animées....