Extrait du journal
de son ennui, Joubertqui n'a guère plusd'intelligenceque les bûches de son père, voulut, en désespoir de cause, essayer du mariage. La belle Maria était douce, bonne , modeste, et avait fait, comme toutes les jeunes pensionnaires, des rêves très poétiques sur le bon heur conjugal. Elle fut cruellement dé«appointéa en épousant Joubert. Au lieu d'un aimable Orphée qui cherchât le diapazon de son coeur pour la charmer, elle fut livrée à un être qui ne paraissait mê me pas se douter de l'harmonie des âmes. Le découragement survint, puis l'aigreur, puis l'aversion. Sur ces entrefaites, son père fit banqueroute et quitta la France sans pouvoir payer la dot promise à Joubert. On conçoit la colère de celui-ci. De ce jour, sa mauvaise humeur s'accrut à tel point que Ma ria, pour s'y soustraire, dut se réfugier à sa maison de.campagne. Là, du. moins, elle pouvait compter ses douleurs à M. Eugène iVoreau , industriel infatigable, dont le caractère élevé et la noblesse de pen sées contrastaient singulièrement avec ceux de Joubert. Ce dernier reconnaît alors sa faute, mais c'est en vain. Toutefois, Maria ne veut pas faire le malheur de celui qu'elle aime, en lai faisant perdre son avenir. Elle aura la force de le marier. C'est le seul moyen de le sau ver des mauvaises affaires où il se trouve, et c'est la plus grande preuve d'amour qu'elle puisse lui donner. On voit que, jusqu'à présent, l'intrigue de ce roman, dont les dé tails ne manquent pas de finesse, est simple. Mais, arrivé là, l'auteur s'est sans doute trouvé embarrassé de son héroïae , de cette femme qui avait été si grande, si noble, si vertueuse malgré ses chagrins. Il a donc décidé que Maria deviendrait folle. Malgré cette catastrophe, peut-être même à cause de cette catastrophe, le livre de. M'. Félix Servan sera lu avec un vif intérêt. . F. D....
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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