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Le Siècle, 17 juillet 1875

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Le Siècle
17 juillet 1875


Extrait du journal

: avaient ouvert des agences plus modestes, les uns sous un parapluie rouge, les autres à l'ombre d'un drapeau tricolore; ceux-ci avec une sacoche sur le ventre, et auprès d'eux une girouette fichée en terre ; ceux-là avec un simple chapeau à la main. Dans des fiacres, des femmes assises à la portière criaient la cote des chevaux. — Normandie, la Favorite! Je parie contre. — Aimez-vous la loterie? demanda le co lonel en s'adressant à Thérèse. — Quelle loterie ? — Celle où l'on prend un numéro qui vous fait gagner quinze ou vingt fois votre mise, quand il sort au tirage. ' — Je ne sais pas. — Eh bien ! il faut voir ; je vais aller vous :prendre un numéro. Et, descendant de voiture, il se dirigea 'vers les agences de poules. ■ Mais, -sur son passage*! devait rencontrer les équipages du baron Lazarus et du prince Mazzazoli. Thérèse, qui le suivait des yeux au milieu de la foule, le vit s'arrêter auprès du baron set de sa fille, puis ensuite auprès du prince :et de Carmelita. Après quelques minutes d'entretien, il continua son chemin, et bientôt il* disparut •au milieu des voitures. , — Tu n'aurais pas dû accepter ce billet de loterie, dit Sorieul. — Je n'ai pas osé refuser mon cousin. — Sans doute, cela n'a pas d'importance pour lui ; mais je ne voudrais pas que tu prisses goût à ce genre d'émotion. La loterie est blâmable en soi et pernicieuse. Je ne comprends pas qu'on la tolère sur ce champ de course, et surtout telle qu'elle s'exerce. ;Ainsi j'ai vu tout à l'heure une agence dont d'adresse est petite rue de la Corderie. Eh bien ! il est fâcheux qu'on autorise ces sortes de maisons de jeu dans les quartiers des tra vailleurs. Que les gens riches jouent à la loi terie, cela n'est pas bien dangereux ; au con traire, cela devient grave quand ce sont des ouvriersi du Temple ou du Faubourg, qui prennent leur mise sur l'argent de la îa• nulle. Si justes que pussent être ces considéra tions, Thérèse ne les écoutait que. d'une oreille distraite ; son attention était ailleurs. Gomme elle était jolie cette jeune Allemande...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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