Extrait du journal
entière en ce que m'a dit Lucie; Lucie est libre, elle appartient à une famille honorable ; nulle faute ne trouble sa conscience, elle est pure et sans remords... — C'est une âme sainte, un ançe ! dit Eléonore d'une voix profonde. — Etçomtanl une peine secrete et terrible dévore sa vie, pourtant elle se soumet à son sort comme si el'e l'avait mérité... Et moi j'assiste à ce cruel sacrifice sans le comprendre... Mats il faut que je sache tout enfin... mon amour m'en donne le droit. Vous qui aimez aussi Lucie, aidez moi, aidez-moi à la rendre heureuse, à lui faire accepter tout ce qui lui manque, une famille, une position dans le monde... et pour cela que faut-il ? u» moment de confiance et de courage, le courage de me dire quel malheur a sitôt flétri cette b*lle vie, quel événement fatal a fait désespérer Lucie'de tout s fin avenir... Oui, c'est là ce que je lui demanderai à genoux de me confier... Allons près d'elle, joignez vos instances aux miennes,-et si elle persiste à se taire, qu'elle vous permette au moins de parler, car vous savez tout... — Oh I monsieur, monsieur, arrêtez ! Lucie en ce moment ne saurait vous entendre, s'écria la demoiselle de compagnie tout éperdue et en re tenant Albert ; ayez pitié de nous, mon Dieu ! Le comte se rassit sombre et accablé. — Hélas! dit-il, c'est un malheur peut-être que je sois venu ici. . — Oui, c'est un grand malheur, dit Eléonore' en pleurant ; avant de vous connaître, Lucie était tranquille, sinon heureuse, et maintenant elle souffre, elle sent tout le mal que font les passions. L'isolement dans le quel elle est condamnée à vivre lui fait horreur ; elle tourne les yeux vers ce monde qui vous attend, elle songe avec désespoir au moment où elle sera seule encore. Votre absence est comme le terme de sa vie, et pour tant il faut que vous partiez, elle le sait, elle le veut. Malheureuse ! et elle ne sait pas encore tout ce qu'elle souffrira peut-être ; peut-être d'au tres tourmens qu'elle ignore ajouteront-ils à son malheur; peut-être en se souvenant des femmes belles et brillantes que. vous allez retrouver, éprouvera-t-elle les angoisses de la jalousie et l'horrible regret de n'être plus aimée. Oh ! oui, monsieur le comte, ce fut un jour fatal que celui où vous êtes entré dans cetie maison ! Le comte se leva d'un air profondément triste et agité : — Je revien drai, dit -il, je reverrai Lucie ; que le moment de notre séparation soit éloigné ou prochain, nous ne pouvons pas nous quitter ainsi. Je n'accep-...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - vialart
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