Extrait du journal
ples que, sur trois cent soixante-cinq jours, il y en avait trente-deux pendant lesquels l'hom me se trouvait sous le coup d'un malheur im minent qu'il ne pouvait éviter. Il appelait ces jours-là des jours néfastes, et il les notait avec une croix rouge sur son calen drier. A l'appui de ces discours, il énumérait diversesphases.de son existence et racontait qu'il s'était, sans le s .voir, marié un jour né • faste, aussi son bonheur conjugal avait été de peu de durée. Un autre jour néfaste, il résolut de vaincre le mauvais sort en restant enfermé chez lui, au lit, sans boire ni manger, de garder enfin le repos, ou plutôt l'inertie la plus absolue. Vers midi, un de ses bons amis était venu le chercher pour aller à un repas de noce. Il avait résisté, cédé, il était allé au repas. Au dessert, une épigramme qu'il lança rendit son ami fu rieux; tous deux tirèrent l'épée, on se battit près de la table, et Tycho-Brahé eut la moitié du nez coupé. Un autre de ces jours, étant à Prague, il ré solut de se distraire en faisant chez lui un cours particulier à ses disciples intimes. La leçon touchait à sa fin, déjà il se réjouissait de voir le jour néfaste s'écouler sans accidents, quand il fut subitement pris d'un éternuement, un se cond suivit ce premier ; il tomba à la renverse. On s'approcha. Tycho-Brahé était mort. Depuis ce moment, les jours néfastes font en quelque sorte loi chez une partie du peuple, et pendant longtemps, lorsque quelquun éterpuait, c'était conjurer le mauvais sort que de lui dire : « Dieu vous bénisse et vous préserve de la mort de Tycho-Brahé ! » La première par tie de cette phrase a été consacrée chez nous. Il existe peu de peuples aussi profondément instruits que le peuple danois, et qui, malgré cela, ait conservé intact les légendes d'autre fois. La superstition, d'ailleurs, est plutôt lo fait des simples que des méchants ; le Danois, dans ses croyances, a la naïveté des enfants. Cette naïveté" est poussée à ce point, qu'il a fallu, à Diippel, que les officiers fissent acte d'autorité pour empêcher qu'elle devînt fatale aux soldats. L'insouciance de ces gens était telle qu'ils négligeaient de s'écarter de la bombe et de l'obus quand ils tombaient. Cela résulté des traditions. Si le peuple généralement ne croit plus à Odin ni au Dieu Thor et la déesse Fraga, qui tous trois forment la trinité.scandinavo, s'il croit encore moins aux miracles et aux saints....
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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