Extrait du journal
Et ils passèrent dans la cuisine, dont la porte ouvrait sur l'atelier. - Ceux qui ont eu l'occasion d'entrer dans les logements des ouvriers du faubourg SaintAntoine savent ce que sont les cuisines de ces logements : une cheminée de chambre dans laquelle est placé un petit fourneau en fonte ou en terre. Il n'en était point ainsi chez Antoine Chamberlain ; la cuisine n'était point une chambre pleine de lits, mais une pièce dans laquelle on préparait et l'on man geait le repas de la famille. . Dans un coin, on voyait un poêle en fonte dont le corps et les tuyaux étaient noircis à la mine de plomb ; à-côté, sur un buffet, des casseroles en fer étamé et en poterie. ; sur les flanches de ce buffet,des assiettes en faïence fleurs et des verres en verre ; au milieu, une table en hêtre lavée à l'eau de savon ; dans l'angle opposé au poêle, un pupitre, et au-dessus une petite étagère, sur les rayons de laquelle étaient rangés des brochures et une vingtaine de volumes dont le dos était fatigué et noirci. — Souvent, dit le colonel, voulant repren dre l'entretien où il avait été interrompu, mon père m'a parlé du bon cœur de son frère. — Votre père vous a dit ce qu'il savait avant de quitter Paris, mais c'est depuis cette époque qu'il faut avoir vu Antoine pour le connaître. Il y a des gens qui soutiennent que plus on vieillit, plus on s'endurcit : eh bien, Antoine, en vieillissant, est devenu encore meilleur. Il ne faut pas croire qu'il n'y à qu'à moi qu'il a tendu la main : nous som mes des centaines qui lui devons tout ; en core présentement nous sommes trois ici, chez lui, comme si nous étions ses enfants. „ — Trois ? Tout en parlant, Denizot avait empli le poêle de charbon, et il s'occupait à l'allumer, soufflant avec ses lèvres, car il lui aurait été impossible de manœuvrer un soufflet. — Oui, trois, continua-t-il : moi, Sorieul et Michel. Sorieul, vous me direz que c'est le mari de la sœur de sa femme; mais où en trouverez-vous des gens qui nourriront leur beau-frère pendant des années et des an nées? Dans ce que je dis là, il n'y a rien contre Sorieul. Il est vrai qu'il a été un temps...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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