Extrait du journal
qu'il disait ? Et voyant que c'était vrai, qu'il persistait, ferme dans sa déclaration, elle poussa un cri, et mettant ses mains sur son visage, s'enfuit en sanglotant. Ce refus d'apprendre à lire, bien qu'il soit assez commun chez les enfants, semblait en elle extraordinaire, tant il y avait d'intelli gence dans ses yeux profonds et doux. A l'entendre causer avec sa tante; et lui racon ter des histoires, on eût dit qu'elle savait tout. C'est que la rusée avait pris pour livres l'ami Georges et l'ami Raymond, et trouvait la chose ainsi bien plus agréable. Tantôt elle se faisait lire et tantôt conter. Elle eût passé tout un jour à écouter Raymond lui expli quer des gravures on lui faire quelque beau récit, qu'il accompagnait de commentaires, parlant avec feu, même, avec gestes, jaloux de faire passer dans l'âme de son auditeur les émotions qui l'agitaient lui-même. Cepen dant, depuis quelque temps déjày il répon dait à ses demandes répétées : — Apprends à lire ! Le jour où il avait porté cet arrêt commi natoire: — Je n'épouserai jamais une femme qui ne saura pas lire ! — s'étant mis à la re cherché de la désolée, il trouva dans la grottede Robinson, Vendredi assis par terre, et qui, le visage sur ses genoux, sanglotait, sous un flot de boucles blondes étalées. Essayant de là relever, il futrepoussé"d'abord... C'était si grave!.. — Ne pleure pas comme cola, ma petite Odette, je t'en prie ! — Tu.*., ne veux plus... que je sois ta femme !.. Oh! ces mots étaient durs à prononcer !.. — J'ai dit : Si lu ne voulais pas apprendre àlire. Mais tu apprendras. ' — Et... alors... si je sais lire.;, tu seras toujours mon mari ?.. —Toujours ! Je te le promets. A présent, ne pleure plus ! Sur ce pacte, en effet, elle se calma. Et la première leçon eut lieu sur-le-champ. On...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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