Extrait du journal

A la suite de deux conférences avec M. le président de la République, M. de Goulard a accepté la mission de former un nouveau cabinet. Plusièurs listes cir culent où l'on voit figurer des membres du centre droit et des membres du centre gauche appartenant à la fraction qui se rapproche le plus de ce dernier groupe parlementaire. Nous rapportons plus loin tous les bruits qui circulent au sujette la crise ministérielle. Au dire du Français, M. le président de la République se serait d'abord adressé à M. BufTet, mais celuici aurait cru devoir se dérober à la tâche offerte à son patriotisme. . On pourrait difficilement donner la mesure de l'impopularité que le chef du cabinet tombé s'est attirée, et nous ne disons que la stricte .vérité en constatant que tout Paris s'est réjoui de sa chute, comme d'un événement heureux pour le pays. Une autre impression non moins généralement ressentie , c'est que le parti orléaniste s'est fait un tort irrémédiable à lui-même en se faisant le très-humble serviteur de cette politique arbitraire, vouée aux équivoques et aux expé dients. M. de Broglie emporte avec lui dans sa chute le renom et le prestige de libéralisme que l'orléanisme avait su se conserver, jusqu'au 24 mai, aux yeux...