Extrait du journal
Le candidat.—Non, monsieur le président. Le président.—N'importe, Huissier, apportez un habit. Veuillez, monsieur, le revêtir,—bien ; — maintenant, prenez ce flambeau à cinq bran ches,—bien;—faites le tour de l'appartement, et prenez garde de tomber en vous embarras sant dans votre épée » — bien; — veuillez sa luer trois fois, — très bien. Le président.—Avez-vous jamais été à la cour? Le candidat.—Non, monsieur le président. Le président.—Alors vous ne savez pas com ment on prend congé des princes, je vais vous le montrer, vous exécuterez après moi ce que vous m'aurez vu faire. Puis, le président descendit gravement de son si.ége et gagna la porte à reculons en s'inclinant à plusieurs reprises. Aucun candidat ne montra, dit-on, dans cette opération, autaat de grâce et de dignité que lui. On assure que quelques candidats ont été trouvés d'une faiblesse désespérante ou d'une gaucherie véritablement incroyable sur tout le cérémonial adopté et en usage dans nos établismens dramatiques lorsqu'ils sont visités par des têtes couronnées ; ils ont avoué qu'ils s'étaient préparés sur tout autre matière, et que si oïl daignait leur consacrer une nouvelle séance, on les trouverait d'une merveilleuse lucidité sur tous ces points. La question qui a été invariablement posée à chaque candidat est celle-ci : « Etes-vous ré publicain? »"On assure que l'un a répondu non, un autre a osé répondre oui.—Je suis homme de lettres, a répondu un candidat.—Je suis administrateur, à dît son concurrent. La sous-commission qui avait été nommée par le ministre, sur l'avis du surintendant, a fait un rapport, et il a été décidé que tous les can didats se présenteraient devant la commission des théâtres. Chacun était donc vendredi der nier à son poste, examinateurs et candidats; lorsqu'on a appris que M. Félix, le père de...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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