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Le Siècle, 20 janvier 1893

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Le Siècle
20 janvier 1893


Extrait du journal

— Eh bien 1 disait un député à un de ses collègues qui revenait de son département, département rural, que pensent vos électeurs de l'affaire du Panama ? Ce qu'ils en pensent ? répondit le dé puté, c'est bien simple. Ils disent que ceux qui y ont mis leur argent ont été bien impru dents, mais que séduits par l'exemple du Suez, ils espéraient tous faire fortune. Ils ont perdu, tant pis pour eux. Ils le disent d'autant plus qu'ils pensent que, s'ils avaient voulu em prunter, eux, aux souscripteurs du Panama, pour améliorer leurs terres, acheter une bat teuse, un cheval ou une vache, ou se tirer d'embarras après leur mauvaise récolte, ces gens qui avaient tant de confiance en M. de Lesseps n'en auraient pas eu en eux et leur auraient refusé. — C'est bien dur. . . lia les plaignent bien un peu; mais en fin, ce n'est pas de la faute du gouvernement, s'ils ont été imprudents. L« gouvernement n'avait pas lancé le Panama; il ne l'avait pas garanti, il n'avait fait aucune promesse. Ceux qui veulent donc en rendre la Républi que responsable, prouvent tout simplement qu'ils trouvent que toutes les armes sont bonnes contre la République, voilà tout. — Et les accusations de corruption r — Eh bien! ils considèrent que si des faits pareils s'étaient passés sous l'Empire, on n'en aurait jamais rien su. Les calomnies lancées par certains journaux ont fini, à force d'exa gération et de mauvaise foi, par perdre toute créance. On est sûr que non seulement le pu blic saura tout ce qu'il v a, mais encore qu'on lui apprend c© (pli n'existe pas. C est à lui de faire le partage entre la vérité et le mensonge. Dans un arrondissement représenté par un homme connu et considéré, quand on vient dire qu'il est un voleur, on tombe dans, le ri dicule, et rien de plus! En réalité, 1 agitation n'est qu'à la eurfaee....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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