Extrait du journal

Les négociations africaines Pendant que les Quatre, fort per plexe, étudient la carte de l'Asie mi• meure et se demandent où diable ils pour ront loger le sultan, la négociation afri caine est conduite, avec leur assentiment, par des hommes de sens et qui connais sent admirablement leur affaire. Contrairement à la réputation que lui ont fait les envieux, Lord Milner, qui défend dans cette entreprise les intérêts de la Grande-Bretagne, n'a jamais été un mangeur de territoires. « Mon idéal, di sait-il déjà avant la guerre, n'est pas de peindre la carte en rouge. » Voyant les choses de haut, il n'est pas homme à multiplier les petites difficultés de dé• tail, les seules qui, dans la vie, soient difficiles à vaincre. M. Henry Simon, qui lui donne la ré plique au nom de la France, s'est révélé un des meilleurs négociateurs delà Con férence. Modeste, ce qui est rare en France après plus d'un an passé au pou voir, possédant à fond les questions de son ressort, il paraît avoir le bon sens de préférer la franchise à ces détour s d'ar gumentation qui inspirent toujours à un Anglais ou à un Américain une invinci ble méfiance. D'où son succès, qui est de bon aloi. L'Afrique tropicale est une étoffe où l'on peut tailler à loisir sans risquer de couper l'oreille ou le doigt de quelque future nation. L'Abyssinie mise à part, ce- n'est qu'un agrégat de tribus. Il s'agit aujourd'hui d'ajuster, à la suite de la disparition des colonies allemandes, les intérêts et les droits des Puissances africaines. Une seule question délicate : celles des revendications italiennes„...