Extrait du journal
COURRIER. Des trains spéciaux à prix réduit, dite traint d'Ex position, vont être organisés à partir du 22 juillet, et per mettront aux visiteurs des départemens de visiter gratis le palais de l'Industrie et des Beaux-Arts. •Dans la nuit du 18 au 19 juillet, les Russes ont fait inutilement une nouvelle sertie à l'extrême droite des travaux de siège. , Le Constitutionnel consacre aux affaires de Crimée un article dont l'exorde indique le but : « Tous les regards sont tournés en ce moment sur Sébastopol et suivent avec anxiété lçs péripéties dé cette grande querelle où les destinées de l'empire russe sont en balance. Mais la lon gueur du siège de Sébastopol déroute l'impatience nationale, et tait même naître dans quelques esprits des doutes qui ne sont nullement fondés et que nous voudrions dissiper.—P. Dubois. » Pour accomplir là tâche dont il s'est chargé, le Cons titutionnel établit : Qu'on a tort de confondre les opérations du siège de Sébastopol avec celles d'un siège ordinaire ; Que cette ville est line réunion d'un grand nombre de citadelles, généralement indépendantes les unes des autres, séparées par des javin^profonds, par des cri ques qui forment autant de fossés' naturels ; de sorte qu'après avoir pénétré dans un de ces ouvrages, les troupes alliées s'aperçoivent qu'elles n'ont fait qu'un pas en avant, et qu'en face d elles s'élèvent de nou veaux remparts, s'ouvrent de nouveaux fossés et se multiplient d'autres obstacles de tout genre; Qu il faut emporter successivement, à la baïonnette, sous les feux croisés les plus redoutables, une série de fortifications dont chacune exigerait un long siège; Que l'artillerie, ordinairement prépondérante dans les sièges, est ici d'un médiocre effet ; Que les boulets ont peu d'action sur les terres des ouvrages; Que chaque assaut peut compter comme une grande bataille ; • Que dans la lutte qui se poursuit, les Russes ont de si grands avantages de toute espèce, qu'on s'étonne que, braves comme ils sont, ils aient pu être presque cons tamment battus; Qu'ils s'ont chez eux ; qu'ils combattent élans des po sitions choisies par eux-mêmes, se bornent à la défen sive et s'abritent constamment derrière des remparts ; QU'ils puisent dans un arsenal regorgeant de muni tions qui y ont été accumulées depuis des années, et, chose qui ne s'était jamais vue auparavant, qu'ils pos sèdent, pour la défense d'une place assiégée par terre, des vaisseaux dont les formidables batteries, transpor tées à volonté sur les points où l'assiégeant se présente, secondent efficacement le feu de la place; Que la pensée générale est qu'il faut couvrir la ville de bombes et la rendre inhabitable, le tir des obus étant inefficace devant des remparts en terre. Le Constitutionnel termine en nous conseillant d'at tendre avec confiance, de compter sur la patience com me sur l'héroïsme de nos soldats. Avouons-le, toutefois, ses réflexions ne sont pas encourageantes, et nous pen sons qu'il aurait peut-être bien fait de s'en abstenir. Ses conclusions sont en désaccord avec ses prémisses. A la vérité le Constitutionnel n'a rien d'officiel ni de semi-officiel, et ce qu'il avance ne saurait être admis qu'avec réserve. Le Pays est plus rassurant. Suivant lui, les Russes sont évidemment inquiets ; la dernière tranchée n'est qu'à cinquante mètres de la place ; les travaux conti nuent avec ardeur ; les soldats n'ont rien perdu de leur gaîté, de leur verve caractéristique, et bientôt tout sera prêt pour le coup décisif. a Tout se prépare pour porter un coup décisif, et de part et d'autre il y aura un grand acharnement. — Ch. Bousquet. » VAssemblée nationale se demande si le nouveau dé cime de guerre, en frappant les revenus indirects, aura, pour effet de leur faire rendre le supplément de 52 mil lions qui-en est attendu. Elle en doute, et cite l'éxemple de l'Angleterre. Le parlement anglais avait, dès l'année dernière, voté des supplémens de taxes s'élevant à plus de 10 millions de livres sterling. Par conséquent, l'augmen tation du revenu de l'année finissant a la fin de juin, année complète pour les nouvelles taxes, devait fournir, en dehors de l'augmentation naturelle amenée par le...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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