Extrait du journal

Nous nous attendions bien à-ce que les votes récents du sénat et de la chambre des députés feraient pousser les hauts cris aux feuilles monarchiques et clérica les, mais leur colère va encere au-delà de ce que nous avions prévu. Le journal de M. Dupanloup et celui de M. de Broglie se distinguent particulièrement dans ce concert d'injures. On dirait vraiment qu'il s'agit de sauver le Capitole. Ces honnêtes gens qui avaient jus qu'ici traité " fort dédaigneusement la constitution se sentent pris pour elle tout à coup d'une affectueuse tendresse. Pau vre constitution! Elle est morte, bien morte ! c'est M. Gambetta qui l'a tuée. « Les cadavres de constitution, dit la Défense, n'attendent pas longtemps le fossoyeur ! » Le sénat est mort également, ou peu s'en faut, et ce sont, ô douleur ! les anciens amis de la Défense et du Fran çais, qui lui ont porté le coup fatal : « Le sénat n'a plus la liberté de discuter les lois qui lui sont proposées. Il ne peut plus examiner en elles-mêmes les résolu tions qu'il doit prendre. Il lui faut se. sou mettre sans résistance, sous peine de réduire le- pays au régime des dou zièmes ! » C'est ainsi que l'épineux écrivain de la Défense, M. H. des Houx, exhale sa plainte. Quant au pouvoir exécutif, il est réduit à l'impuissance la plus absolue depuis qu'on lui a méchamment ravi la faculté ; de proclamer l'état de siège pendant la i dwrée de la dissolution de la chambre...