Extrait du journal
mité de l'appartement. Le capitaine n'eut que le temps de s'y précipi ter. Juliette tourna la clé, la retira. Rionel venait d'entrer. Il resta un instant debout près du seuil, les yeux fixés sur Juliette, qui s'était appuyée au mur, la main sur le cœur. Puis s'approchant en fin lentement : — Je vois avec plaisir, dit-il d'un ton froid, que votre évanouisse ment n'a point eu de suite, madame. — Il est vrai, balbutia Juliette. — Le docteur eût sans doute été moins franc, reprit Rionel, s'il eût soupçonné le vif intérêt que vous preniez à la santé de M. de Guernet. — Je 11e comprends point, murmura la jeune femme confuse, — Pourquoi lougir alors, madame ? . Elle baissa la tète sans répondre. — Du reste, reprit Rionel, je dois croire cet intérêt réciproque. Il faut, en effet, que M. de Guernptsoit retenu à Paris par dès liens bien puissans pour leur sacrifier, comme il le fait, son devoir et jusqu'à son honneur. — Que dites-vous? s'écria Juliette. — Je dis, madame, n*prit Claude en élevant la voix, qu'après avoir sollicité sa rentrée dans l'armée d'Afrique, M. de Guernet semble hési ter à profiter de cette faveur, depuis que la guerre s'est rallumée ;. que s'il ne s'agissait point du neveu d'un minisire, de tels retards seraient sévèrement punis, et qu'aux yeux de ses compagnons d'armes ils peu vent passer pour un Aanque de courage. _ — Oh ! pouvez-vous penser!... interrompit Juliette. * —Je pense, continua Rionel, en élevant toujours la voix, que M. de Gufernet est un lâche. — Plus bas, monsieur ! s'écria Juliette. . Claude fit un pas en arrière; ses regards suivirent ceux delà jeune femme et s'arrêtèrent sur la porte du cabiaet. — Nous ne sommes pas seuls, dit-il. Juliette voulut parler. — La clef de cette porte, madame, reprit Rionel d'un accent bref et terrible. — La clef, répéta Juliette. — Où est-elle? — Je ne sais... — Vous la tenez, madame ! Il la lui arracha violemment et courut au cabinet. Juliette se jeta de'vant lui. — Arrêtez, monsieur, balbutia-t-elle égarée. Rionel s'arrêta. . » — Vous avez raison, madame, dit-il. Ouvrez vous-même cette porte ! — Monsieur! — Ouvrez, madame ! Elle obéit éperdue. — Et maintenant, ajouta Claude, dites à M- de Guernet qu'il sorte. Le capitaine, qui avait tout entendu, se montra. A sa vue, Juliette poussa un sourd gémissement, et Rionel tressaillit. Il y eut un moment...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - guernet
- de guernet
- humann
- marcheval
- mangin
- marchangy
- cardonnel
- faure
- bastard
- clausel de coussergues
- paris
- france
- oise
- montpellier
- saumur
- aquin
- afrique
- douai
- clara
- grenoble
- fo
- la république
- aubert