Extrait du journal

II venait de tirer de sa gaîne le krodmi de Saïd. Il nous montra la lame ébréchée en scie : — C'est avec cela que le diamant a été re tiré. • Saïd s'était relevé promptement. II criait : — C'est une infamie 1 Qu'on me fouillé ! Le vieux colon eut un ricanement. — Sois tranquille, on va te fouiller, et à fond, mais pas ici. Mademoiselle, n'ayez aucune inquiétude, je Vous en donne ma pa role d'honneur, votre diamant vous sera rendu. Il avait fait un geste. Deux nègres aux aguets se précipitèrent sur l'Arabe et l'em portèrent. — Saïd un voleur ! Mais c'est abominable ! s'écria Emile, s'éveillant de sa stupeur; Saïd est mon camarade, mon ami! Oh! je le dé fendrai! — C'est ce morveux qui parle ? Ah ! mais, fit Huré, voilà du nouveau. -r- Mon oncle, je ne suis pas un morveux. Je défends à vos nègres de maltraiter Saïd, entendez-vous ! Le vieux colon le considérait avec mé pris. • — J'ignore en vérité, dit-il, ce que nos jeunes gens apprennent eh France; mais je m'aperçois qu'ils y désapprennent bien des choses!... C est moi qui commande ici, mon garçon, moi seul ! Tu l'as oublié, je vais te rafraîchir la mémoire. Il le saisit par les deux poignets d'une seule main. — Ecoute, quand tu avais six ans et que tu avais fait une sottise, te rappelles-tu comment on te punissait ? Hein, te rappellas-tuça? Le jeune homme se tordait sans pouvoir se dégager. — On t'enfermait dans la cave... — Lâchez-moi 1 —Or, comme tu neme.parais pas avoir pro gressé sensiblement, je te traiterai comme quand tu avais six ans Je vous demande pardon, mesdames, de cette petite scène de famille. Du reste, elle est terminée. Et traînant après lui le pauvre garçon, il prit le chemin de la ferme. ,r - . , . , 4RC. [La fin, a demain.)...