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Le Siècle, 22 janvier 1853

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Le Siècle
22 janvier 1853


Extrait du journal

aujourd'hui. U est dix heures passées ; vous serez en re tard ; yos chefs vous gronderont. — Rassurez-vous; bonne Catherine,—reprit Gilbert en souriant et échangeant un regard d'intelligence avec Gil berte ; —j'ai aujourd'hui la permission de n'arriver à,mon bureau qu'à midi. Il y a fort peu de besogne dans mon administration. — Ça ne f m'étonne pas, car vous y allez au plus deux ou trois fois par semaine, pendant quelques heures. Après tout, puisque l'on vous paie tout de même, ça vous est bien égal, n'est-ce pas? Mais pardonnez-moi, monsieur, do vous avoir dérangé pour rien. C'est que, voyez-vous, vous êtes (parlant par respect) si bon enfant, que ça me fâcherait de vous voir arriver du chagrin h Rttuse do votre bureau. — Je vous remercie, madame Catherine, de cette mar que d'attention,—répondit Gilbert; — mais j'ai le bonheur d'être parfaitement bien avec mes chefs. ~ — Il faudrait qu'ils soient joliment difficiles pour n'être pas conlens; — dit la femme do ménage en emportant les tasses et les assiettes qui venaient de servir au déjeuner des deux amans,—je les défie de trouver un employé aussi exact que vous et ayant une plus belle écriture... à preuve cette lettre quo vous avez bion voulu écrire, il y a trois jours, pour ma nièce... c'était moulé, on aurait dit de l'imprimé. — Avouez, madame Catherine, que vous n'avez pas été aussi satisfaito do la rédaction.que do l'écriture? — ajouta Gilberte on souriant,—car vous avez préféré une lettre dic tée par vous-même à celle que mon mari avait d'abord écrite. — Dame, moi, sans avoir 1a prétention de dicter beau coup mieux que monsieur, je l'ai trouvée trop... trop molle, sa lettre. Je voulais gronder ma nièce, parce qu'elle reste trop longtemps sans me donner de ses nouvelles, et, ma foi, je crois sans vanité avoir mieux que monsieur salé l'épître t En vérité, parce que Claudine est cuisinière chez un journaliste, on dirait qu'elle se croit le droit de renier ses parens, par orgueil ! ,1 — Ah !—fit Gilbert assez surpris,—votre nièce est cuisi nière d'un journaliste ? > — Oui, monsieur ; elle est en maison chez monsieur Duport, rédacteur en chef du journal le ~ Voilà dt\ moins un titre qui promet,— dit Gilberte eu...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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