Extrait du journal
— Il s'agit, dit-il, de se ménager le roi. , —En se ruinant -"En se ruinant pour lui, oui. — Singulier calcul ! — La nécessité. ■ - ■ * ' — Je ne la vois pas. cher Aramis. — Si fait': Vous remarquez bien l'antagonisme naissant de M. Colbert? — Oh ! oui. — Et que M. Colbert pousse le roi à.se défaire du surintendant? — Cela saute aux yeux. — Et qu'il y a cabale contre M. Fouquet? — On le sait de reste. — Quelle apparence que le roi se mette dé la partie contre un homme qui aura tout dépensé pour lui plaire ? — C'est vrai, fit lentement d'Artagnan, peu convaincu et curieux d'aborder une autre face du sujet de conversation. — Il y a folies et folies, reprit-il. Je n'aime pas toutes celles que vous faites. — Lesquelles? — Le souper, le bal, le concert, la comédie, les carrousels, les cascades, les feux de joie et d'artifice, les illuminations et les présens, très bien, je vous accorde cela ; mais ces dépenses de circonstance ne suffisaient-elles point? Fallait-il... — Quoi? — Fallait-il habiller de neuf toute une maison, par exemple ? — Oh! c'est vrai. J'ai dit cela à M Fouquet; il m'a répondu que s'il était assez riche, il offrirait au roi un château neuf des girouettes aux caves ; neuf avec tout ce qui tient dedans, et que le roi parti, il brûlerait tout cela pour que rien ne servît à dautres. — C'est de l'espagnol pur ! — Je le lui ai dit. Il a ajouté ceci : « Sera mon ennemi, quiconque me conseillera d'épargner. » — C'est de la démence, vous dis-je, ainsi que ce portrait. — Quel portrait? dit Aramis. — Celui du roi. Cette surprise. — Celte surprise? — Oui, pour laquelle vous avez pris des échantillons chez Percerin. D'Artagnan s'arrêta. Il avait lancé la flèche. Il ne s'agissait plus que d'en mesurer la portée. — C'est une gracieuseté, répondit Aramis. D'Artagnan vint droit à son ami, lui prit les deux mains, et le re gardant dans les yeux, — Aramis, dit-il, m'aimez-vous encore un peu? — Si je vous aime 1 — Bon! Un service, alors. Pourquoi avez-vous pris des échan tillons de l'habit du roi chez Percerin P —Venez avec moi le demander à ce pauvre Lebrun qui a travaillé là-dessus deux jours et deux nuits. ' ,...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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