Extrait du journal

Chaque étude d'obus nécessite le tir de plus de 50 coups de canon, si on veut délivrer aux navires . des projectiles dont le type est,absolument sûr les-, études de poudres en exigent autant, et, pour déter miner les tables* de tir, c'est autant-de coups qu'il faut, encore-tirer. ... On voit que les seules expériences, de mise au point du nouveau matériel sont longues et. qu'en outre, elles entraînent une très réelle usure do ce matériel ; nous voyons qu'il ne faudra pas moins de 200 coups tirés à pleine charge, pour les mener à bien, et sait-on quelle est la longévité d'un ca non ? Nous entendons par longévité, le nombre de coups à pleine charge qu'il peut tirer sans usure dangereuse ; en Angleterre, la longévité des pièces est très minime ; les difficultés que la flotte bri tannique a eues avec son artillerie, ont permis de se rendre compte qu'un canon de 12 pouces anglais ne pouvait aller sans danger au-delà du quatrevingtième coup. Notre artillerie est plus résistan te ; nous pouvons, croyons-nous, compter sur un® longévité double ; mais la résistance n'en a pas moins une limite et il "est de toute évidence que tout ce qui vient réduire la longévité du canon en service réduit la valeur militaire du bâtiment qui le porte et nous pourrions dire que la valeur de nos cuirassés type Danton, serait diminuée si les canons ne pouvaient tirer qu'un nombre de coups: inférieur à celui prévu pour des canons neufs. En un mot, il serait mauvais pour l'artillerie de ces cuirassés quelle eût à supporter sur sa vie propre les coups tirés pour la mise au point des engins nouveaux, qui représente environ dix coups pour chacun des canons de 305 des six cuirassés, indé pendamment des coups tirés pour tes essais de ré sistance de la pièce elle-même. On ne saurait admettre qu'on puisse donner & ces cuirassés des canons qui, capables, neufs, d'urt nombre de coups déterminé, en auraient tiré déjà une proportion sensible. • Il est à croire que la commission du budget, en refusant la somme de 1.500.000 francs, demandée pour les éléments des canons de rechange, ne s'est pas rendu compte que les expériences du nou veau matériel nécessitaient des pièces d'études et que ces pièces d'études devaient, en quelque sorte, précéder les autres. Il y a eu dans la circonstance Une erreur do sa part, mais il est vraisemblable d'un autre côté que les informations n'ont pa® été suffisantes....