Extrait du journal
—- Oui, je sais, Laurence m'a tout raconté, murmura celle-ci, tremblante et en donnant un nouveau cours à ses larmes, c'est un malheur, un grand malheur ; mais il faut leur pardonner, c'est si jeune, mon Bordier, et surtout quand celui qui a fauté est tout prêt pour la réparation. Le vétéran, les yeux et le nez baissés, ne répondit que par un imperceptible mouve ment des épaules. — Ah ! vous voilà comme les autres, reprit Catherine, à laquelle cette réponse muette n'avait point échappé.Eh bien! je vous dis, moi, que nous sommes d'honnêtes gens, entendez-vous, père Bordier, et que ce ne sera pas moi qui empêcherai mon garçon de rendre l'honneur à une fille qu'il a mis dans la peine? — Vous ! Oh ! vous en êtes incapable, Ca therine, je le sais bien; vous êtes une femme au cœur droit ; mais vous n'êtes qu'une fem me, et ce ne sera pas vous offenser que dé rappeler que, chez vous, tout n'a pas toujours marché comme vous l'auriez voulu. Laurence, qui avait multiplié les signes d'impatience à chacune des objections de son père, allait prendre la parole ; mais un regard impérieux de celui-ci lui commanda le silence, et en même temps la femme du marchand, se levant brusquement, courut à la porte qui ouvrait sur la chambre de lai jeune fille, l'ouvrit et appela : — Firmin 1 Pirmin ! — Firmin ? — Oui ! reprit Catherine, mon fils est ici ; c'est moi qui l'y ai amené, puisque la mai son de son père, où il venait chercher un asile, était détruite. Je remercie Dieu d'en avoir eu l'idée, car il va vous prouver que, comme sa mère, il connaît son devoir. Le jeune homme fut quelques instants sans répondre. Ainsi que Laurence l'avait raconté, séparé de son corps, il avait échan gé son uniforme contre des vêtements que' lui avait prêtés un paysan compatissant et avait regagné son village. Lorsque L&uren-...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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