Extrait du journal

vraie de certaines espèces, mais n'a pas la généralité qu'on lui prête ordinairement. Ainsi, pour les insectes en particulier, cette taille géante du Phasme de Commentry, est .un fait absolument exceptionnel. On a déjà tiré du sol des milliers d'empreintes'd'insectes, et tous ont une taille égale à celle des insectes de nos jours. Il n'en différent pas davantage par la forme, et c'est là encore une remarque qui a son importance. Nous avons beau remonter aux premiers âges du monde, nous avons beau descendre dans les couches les plus anciennes du globe jusqu'au voisinage du squelette de granit qui porte les continents et les océans; d'ans ce lointain d'un passé dont notre esprit ne sau rait même concevoir la mesure, nous trou vons des formes très analogues à celles qui vivent aujourd'hui sur notre planète. C'est ce que M. Gaudry a fait ressortir dans une de ses communications récentes à l'Ins titut. Les plus anciens batraciens connus ressemblent aux nôtres, et les plus anciens insectes, et les plus anciens crustacés, et le^ plus anciens mollusques, à fort peu de chose près. Sans doute plus d'une de ces vieilles formes de la vie a succombé à diverses époques dans ie long cours des âges : il n'en est pas moins vrai que la plupart des for mes anciennes ont survécu, nous montrant qu'alors le monde animal était assez peu différent de ce qu'il est aujourd'hui. C'est une doctrine à peu près universelle ment acceptée, que les formes animales sont dérivées les unes des autres, et quepour produire les écarts considérables quelles nous offrent aujourd'hui, il a fallu des mil liers et peut-être des millions de siècles. Il semble, dès lors, qu'on doive s'attendre à trouver dans les terrains les plus anciens de l'écorce du globe quelques-uns de ces êtres primordiaux' dont tous les autres ont dû descendre par une série de métamorphoses lentement accomplies. Or, nous venons de dire qu'il n'en est pas ainsi :-%u point où la vie nous apparaît avec les premières couches seflimentaires connues des géologues, elle est à peu de chose près ce que nous la voyons aujourd'hui autour de nous. Si cette lente évo lution des formes animales qu'on accepte—et avec raison—s'est accomplie, ce fut donc dans des temps dont l'écorce terrestre en...