PRÉCÉDENT

Le Siècle, 24 juillet 1855

SUIVANT

URL invalide

Le Siècle
24 juillet 1855


Extrait du journal

Voici les copies des deux lettres autographes adressées par le sultan aux généraux en chef des armées anglaise et ' française à l'occasion des derniers événemens de cette guerre : Au général Pélissier, commandant en chef de l'armée française en Crimée. « Monsieur le Commandant général, » Je désire vous offrir, à vous et à la brave armée placée sous vos ordres, et que l'empereur, mon auguste et intime allié a destinée à la défense de ma cause, un témoignage public de ma haute satisfaction et mes félicitations sincères pour les nou veaux faits d'armes que vous venez d'ajouter à tant d'actions d'éclat qui ont couvert de gloire les troupes alliées, combattant pour une si juste cause et bravant avec intrépidité les rigueurs d'un climat sévère. » Le sang,versé sur les champs de bataille pour la défense de cette cause, qui est devenue aujourd'hui le gage du maintien de la légalité en Europe, aura certainement le résultat précieux pour l'avenir de réunir des nations faites pour s'apprécier, de ci menter leur alliance, que la sagesse des cabineis avait combinée, par des liens indissolubles ; car la sympathie toute-puissante des peuples est l'alliance la plus naturelle et la plus légitime. «Soyez persuadé que l'admiration que j'éprouve pour la bravoure guerrière et morale des héroïques soldats de la Cri mée se communique aujourd'hui à tous les peuples que Dieu m'a confiés, et dorénavant nous ne pourrons faire de distinction entre aucun des soldats qui combattent pour la cause commune. » Le monde entier a les yeux sur les enfans de ces grandes nations alliées qui combattent côte a côte pour la gloire de leur pays. Je ne doute pas que les mêmes soldats qui ont , fait leurs preuves sous le valeureux général Canrobert, et qui continuent si brillamment sous votre commandement, n'obtiennent bientôt avec leurs frères d'armes, par une victoire déiinitivé, les lau riers que mérite leur courage incomparable à surmonter tous les dangers, toutes les souffrances. Je suis fier de voir mes soldats associés à cette gloire pure et sainte. » Je charge mon aide de camp général Ethem-Pacba de vous remettre cette lettre et de porter à votre armée l'expression de ma gratitude.Le sentiment d'affection qu'éprouve pour eux mon cœur est d'autant plus vif que la nation à laquelle ces braves soldats, dont les actions de valeur fixent l'attention générale, appartiennent est la plus ancienne alliée de mon empire. » Je prie Dieu de vous accorder les succès les plus glorieux et de vous avoir en sa sainte et digne garde. » Au palais de Tchéragan, le 12 schewal 1271. » A lord Raglan. a Milord, » La reine, mon auguste et intime alliée, vous a envoyé pour la défense de ma cause, qui, étant aussi juste que légitime, devient la cause de tout le monde civilisé. » Vous et la brave armée qui est sous votre commandement vous avez répondu à l'attente de votre pays et du mien. Votis avez méxiié l'admiration générale par vos exploits glorieux sous un climat éprouvant. » Les nouveaux faits d'armes que vous venez d'ajouter à tant d'actions d'éclat effectuées en Crimée, ensemble avec mes sol dats que j'aimeA l'égal de mes enfans, me donnent l'espoir d'un résultat détinitit et très prochain, qui sera aussi glorieux pour ces grandes nations alliées que le commencement de la cam pagne. » j'éprouve un sentiment de contentement d'autant plus pur, qu'une chose aussi terrible que la guerre aura servi à réunir mes peuples avec les plus grandes nations de l'Occident par des liens indissolubles. » Tant que le noble moteur de la gloire fera battre le cœur humain, ceux qui ont lutté d'émulation fraternelle, ceux qui ont mêlé ensemble leur sang sur la terre étrangère, n'oublieront pas des compagnons qu'ils considèrent comme leurs frères. Ce qui était jusqu'ici un fléau pour l'humanité aura donné le satis faisant résultat de rapprocher les peuples dont lés gouvernemens étaient déjà alliés ; cette guerre portera le germe d'une paix durable et riche en fruits salutaires entre des nations qui méritaient de s'apprécier. r » Désirant offrir aux braves combattans de la Crimée une preuve de ma vive satisfaction, un témoignage public de ma gratitude, je viens de charger mon aide de camp général EthemPacha de vous remettre cette lettre- J'aime à croire, milord, que tous les braves officiers et soldats qui sont placés sous vos or dres seront persuadés que nous ne ferons de distinction entre aucun des soldats qui combattent pour la cause commune, et que l'affection que je leur ai vouée trouve de l'écho dans le cœur de tous les peuples de la Turquie, qui aiment à reconnaî tre en eux les plus anciens alliés de mon empire. » je prie Dieu de vous destiner aux succès les plus glorieux, et de vous avoir en sa très sainte garde. s Au palais de Tchéragan, le 12 schewal 1271. »...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

En savoir plus
Données de classification
  • andré
  • hollande
  • mazzini
  • charles vi
  • st-germain
  • sambre
  • georges ii
  • dubois
  • avignon
  • lejolivet
  • paris
  • vienne
  • lyon
  • turquie
  • russie
  • pologne
  • autriche
  • londres
  • angleterre
  • france
  • armée française
  • ja
  • havas
  • union
  • assemblée nationale
  • mmi