Extrait du journal

LE 29 JUIN. Nous y touchons, et plus nous nous rapprochons de cette date à laquelle on a donné une importance exagérée, plus il est facile de constater que l'opinion publique attend avec le plus grand calme l'exécution des décrets relatifs aux con grégations religieuses. Pourquoi s'émou voir, en effet ? Ne sommes-nous pas ha bitués à voir les lois respectées et obéi es? S'il est un pays où la légalité règne eu souveraine, c'est bien le nôtre assuré ment. Aussi la surprise a été grande quand on a vu les bonshommes du parti clérical annoncer avec fracas qu'ils n'o béiraient pas à la loi. Cela est une nou« veauté en France, et les curieux atten dent ce spectacle inaccoutumé d'une ré volte contre les lois, révolte prédite à, jour fixe par des religieux, des moines de toutes nuances et des chères sœurs de tous costumes. La France assiste avec une impassibi lité absolue à ce scandale qu'elle ne peut prendre au sérieux, et elle a raison. Ce n'est pas qu'on épargne les provocations à la résistance et au désordre. Tous les jours, sur un point quelconque et même sur plusieurs points du territoire, des orateurs plus ou moins sacrés, grands défenseurs de l'ordre, de la religion, de la propriété, de la morale et de je'ne sais quoi encore, tiennent des réunions, groupent autour d'eux leurs adhérents, et là, ces énergumènes entretiennent « le" feu sacré de la rébellion. » Obéir aux lois, fi donc ! C'est bon sous...