Extrait du journal
Ja me réveillai à l'oscillation du plancher et au craque ment de tout ce qui était joihture dans la maison. Il y avait de la lumière dans ma chambre. Je sautai on bas du lit et passai rapidement un peignoir. A l'instant même, monsieur Tyler entrait dans^na cham bre. Il accourait, se doutant bien que j'étais éveillée et que j'avais grand'peur. Il ne se trompait pas. — Ohl mon Dieu! lui demandai-je en s'élançant vers lui, que se passe-t-il donc 1 — Rien, me répondit-il, un petit tremblement de terre, voilà tout; mais nous sommes habitués à cela à Acapulco. Comme il était deux heures du matin, et que nous par tions à quatre, je ne jugeai pas à propos de me recoucher, et j'attendis l'arrivée de mes compagnons. Ce n'était rien que le tremblement de terre de la nuit, et cependant, au moment de notre pèlerinage vers Mexico, on nous annonça que quatre de ces maisons de pierre, que l'on appelle des résidences, étaient tombées. Enfin, le 13 mars 1854, un lundi, à quatre heures du ma tin, comme il avait été convenu la veille, nous quittâmes Acapulco; nous étions déjà montés sur nos mules, que monsieur Tyler, le consul de France et les autres autorités de la ville, venus, pour prendre congé de nous, nous sup pliaient, avec la plus touchants sollicitude, de renoncer à ce voyage, et cherchaient à me persuader que les périls auxquels je m'expo-ais étaient insurmontables. Montée déjà sur ma mule et vêtue de mon costume de quakeresse, je leur dis en riant adieu, et nous partîmes, au galop de nos montures, sur une vieille belle route toute faite par les Espagnols, et bienombragée pendant quelques lieues. J'avais été réveillée à deux heures du matin après m'être couchée à minuit ; de deux heures du matin h quatre heures, je n'avais pas dormi une seconde. Il en résulta qu'écrasée de fatigue, je m'endormis sur ma mule. Une grande secousse me réveilla... J'étais à terre. Par bonheur je ne m'étais fait aucun maL On s'empressa autour de moi, et l'on m'aida à remonter sur ma mule. Au milieu du va-et-vient que causa ce petit accident, le docteur D... s'écria tout à coup : — Boni voilà que j'ai perdu mes pistolets, moi!..,1 Puis, sans autre explication, il repartit au galop, sur la route que nous venions de faire. La ehaleur était déjà excessive; cependant nous ne vou, lûmes pas l'abandonner, et l'attendîmes sur la route, per ta soleil à cuire des œufs, L. \...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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