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Le Siècle, 24 mai 1881

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Le Siècle
24 mai 1881


Extrait du journal

puissanoe morale que le suffrage univer sel est tout prêt à donner si largement à la nouvelle chambre des députés. Le sénat sait tout cela aussi bien que nous. Il donnera au scrutin dé liste la part de consécration nécessaire qu'il est dans son rôle de donner à nos lois. Il montrera par là sa fermeté et la hauteur de ses vues politiques. ' Il est bien possible, comme on l'a pré tendu, qu'une certaine portion du pays ne fût passavant le vote du 20 mai, ab solument éclairée sur la question et pas sionnément éprise de l'une ou l'autre manière de la résoudre. On avait tant discuté, bien et mal, tant parlé pour et contre, qu'il n'était pas facile pour tout le monde de se reconnaître au milieu de cette confusion. Mais la séance du 20 mai a été décisive. L'éloquence et l'action de M. Gambetta ont produit un effet dont la portée n'est pas encore très facile à me surer aujourd'hui. Les échos de cette séance parlementaire sont allés jusqu'au fond du pays. Enfin la chambre a voté, elle a donné raison au serutin de liste. Si l'on parlait aujourd'hui de revenir au scrutin uninominal, si l'on osait seule ment, dans une réunion publique, expri mer des doutes sur la supériorité du scrutin de liste, ceux qui étaient les plus indifférents il y a un mois, se montre raient tout feu et tout flamme pour la grande réforme politique dont le sort ne semblait pas les toucher. C'est pourquoi l'institution du scrutin de liste est désormais à l'abri de toute atteinte. On peut discuter les listes. On pourra faire de bonnes, de médiocres ou de mauvaises listes. Mais le système luimême est acquis ; il n'y a plus à discuter sur sa valeur. Il est entré dans le domaine des faits irrévocables avec lesquels il faut s'arranger et il faut vivre, qu'on les aime ou qu'on ne les aime pas....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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