Extrait du journal
rejetait l'eau par-dessus bord, à l'aide de tous les moyens possibles, ce qui n'eût servi à rien si la troisième attaque eût été aussi terrible que sles deux,premières; mais, par bonheur, cette" fois la lame . fut courte, et comme la marée ; commençait à remonter, elle souleva l'arrière de la chaloupe, qui se trouva tout à coup avoir franchi le barrage. On se trouva donc dans la rivière. Le premier soin fut de goûter l'eau. Elle était douce. Cette chance fit.qp'en un instant, peines et fatigues, tout fut oubiié.Tout le mondé ■cria d'une même voix : A terre 1 On dirigea la chaloupe vers le rivage, et, en quelques se condes, il n'y avait plus un seul homme dans. l'embarcation. Ge fut encore un de ces momens de bonheur comme les marins seuls en éprouvent. Aussitôt chacun se mit à chercher parmi les I buissons, sur les arbres, dans les herbes, et l'on finit par découvrir une espèce de petites fèves pareilles à celles de Hollande. On y goûta; elle? avaient le même goût, et probablement appartenaient à la même lamille. Une pointe de terre s'étendait comme un cap devant l'endroit où l'on venait de débarquer. Quelques hommes, moins fatigués que les au tres,, prirent leur course vers ce point, et au bout de quelques minutes revinrent avec du tabac et du feu. Ces deux objets prouvaient,' cette fois, qu'on était non-seulement dans une île habitée, mais encore que ceux qui l'habitaient n'étaient pas bien éloignés. On avait deux haches dans la chaloupe. Deux matelots se mirent à abattre des arbres, et l'on alluma trois ou quatre grands feux. Les mate lots s'assirent à l'entour de ces feux etse-mirent à fumer et à manger leurs fèves. Le soir vint. On ne savait pas où l'on était; on n'avait pas aperçu un seul naturel du pays. La prudence exigeait que l'on prît les plus gran des précautions. On on référa au-capitarne. Bontekoe ordonna de doubler les feux et posa trois sentinelles aux avenues du camp. La lune, dans son dernier quartier^ ne. jetait qu'une faible lumière. i , ' ' Chacun s'arrangea de son mieux, et, malgré la situation précaire, s'endormit. : ' -On comprend ce qu'avait dû être lo sommeil des malheureux naufragés pendant les quatorze jours de navigation. Vers minuit, une dos trois sentinelles se re-...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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