Extrait du journal

avez à Paris qui osent parler, confesser leurs espérances, et môme avouer, défendre leur passé, leur plébiscite et leur digne patron; mais remarquez-les de près, et vous verrez que c'est la grande bohème' qui occupait les premiers emplois, cumulait les charges et puisait à pleines mains dans les caisses. Quand 011 fut charlatan, et charlatan bien rétribué, on le demeure toujours. Faut-il s'étonner si de pareils aventuriers rencontrent des avo cats dans la presse ? Il n'y a vraiment pas de quoi. Dressez la liste des journaux qui les • soutiennent, comparez cette liste à colle des feuilles inscrites au chapitre des fonds secrets, dévoilé par les papiers dits des Tuileries, et vous verrez que tous recevaient jadis une solde et vendaient leur dévouement un bon prix.Toute la bande bonapartiste est là, anciens favoris, anciens stipendiés. La multitude des électeurs qui votaient oui sous la pression des préfets ne pense plus, croyez-le bien, à cette tourbe d'histrions qui a mis pendant vingt ans le pays en coupe réglée, pour le précipiter ensuite dans l'abîme. Morte la bête, mort le venin : tant que les grands moyens de corruption employés par l'empire ne revi vront pas, il n'y a rien à craindre de ces oi seaux de 'proie..Mais cela 11e veut pas dire qu'il 11e faut pas les surveiller. Les surveiller ! Le mot est doux vraiment quand on songe qu'on peut dire de chacun de ces chefs de la bande napoléonienne ce que dit notre plus grand po^te de l'un de ses personnages : On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde, Par de sales emplois s'est glissé dans le monde, Et que partout sou nom de splendeur revêtu Fâit gronder le mérite et rougi? là vertu....