Extrait du journal

Tout le monde est content, à l'ex ception, sans doute, des nombreux blessés de l'autre soir, des commer çants pillés et des bourgeois ahuris. Le Gouvernement, lui, par la voix de son ministre de l'Intérieur, se fé licite de la « leçon salutaire » que sa police a infligée aux gens « qui ne rêvent que révolution » — délicieux euphémisme. L'organe du parti communiste triomphe; hier, il affirtaait que l'émeute avait été maîtresse du pa vé; aujourd'hui, il proclame que « le prolétariat a fait tout son de voir et a pris conscience de sa force ». Le ministre se dépense beaucoup ; il distribue des médailles et multi plie les déclarations; il va jusqu'à dire, quelques heures avant la nou velle échauffourée d'hier soir, « que la leçon portera et que, de long^ temps, nous ne reverrons semblables scènes dans nos rues ». Cependant, le meilleur des préfets de police dé plore que la police ne puisse être partout — et pourquoi ? — et de mande, au lendemain de l'émeute, des hommes et du matériel. Il ne manque à tout cela qu'un petit débat à la Chambre -r- dom mage qu'elle soit en vacances ! — avec interpellations communistes sur les « brutalités policières », ex plications énergiques, mais habile ment dosées, du Cabinet, reproches des leaders d'extrême-gauche au ministre qui osa recourir à la force; présentation de l'inévitable ordre du jour Cazals que les « purs » du parti radical regrettent de ne pas...