Extrait du journal

Les lecteurs du Siècle se souviennent, sans doute, que notre excellent collaborateur Armand Brette a consacré à Emerson un de ses savoureux et humoris tiques Menus Propos ». Ces quelques lignes ont suffi pour caractériser ce qui fait l'originalité du grand moraliste américain et signaler ce que l'on peut appeler notre défaut national, je veux dire no tre indifférence à tout ce qui n'est pas « endos dans les murs de notre France », notre ignorance « des révolutions les plus intéressantes qui se font à l'é tranger dans l'esprit et dans les mœurs ». . Heureusement, le reproche était plus mérité, il y a vingt-cinq ou trente ans, qu'aujourd'hui. Nous commençons à sortir de notre coquille, à cesser de considérer notre nombril comme le centre de l'Uni vers, et à regarder un peu par dessus nos frontières pour voir ce qui se passe à l'étranger. Pour répandre à ce besoin nouveau, et puisque le Siècle commence Aujourd'hui à publier une traduction que j'ai entre prise d'un des essais les plus intéressants et les plus originaux d'Emerson, je saisis avec plaisir l'occa...