Extrait du journal

éprouve la plus grande difficulté à se repla cer. L'utilité du privilège qu'on veut instituer n'est nullement démontrée. privilège se concilierait-il avec la bonne gestion des chemins de fer ? Si, pour chaque mesure de rigueur, les Compagnies étaient exposées à payer une indemnité, il est assez présumable qu'on hésiterait à prononcer des renvois, même jugés utiles. On conserverait de mauvais serviteurs et l'intérêt public en souffrirait. Cette considération mérite particu lièrement d'être examinée, si l'on songe aux effets qui peuvent résulter pour la sécurité des voyageurs de la, présence d'employés sans zèle et sans compétence dans certaines branches du service. La Chambre ferait une oeuvre sage en se bornant à établir un droit commun sans dis tinction de professions. Ce droit consacrerait la légitimité des dommages-intérêts lorsque la rupture du contrat de louage détermine un préjudice,et on laisserait les tribunaux appré cier dans chaque espèce la gravité du tort éprouvé et les proportions de la réparation à accorder. Ainsi amélioré, l'article 1780 du code contiendrait des dispositions vraiment tutélaires; patrons et employés y trouveraient des garanties ; on romprait les contrats moins légèrement qu'aujourd'hui, et, les relations du capital et du travail étant mieux réglées, n'en deviendraient que meilleures. Une telle réfor me serait un des actes les plus heureux de la législature. Est-il besoin de dire qu'elle correspondrait à un voeu presque unanime du sentiment public ?...