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Le Siècle, 26 mars 1880

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Le Siècle
26 mars 1880


Extrait du journal

il refusait, et alors M. d'Arvernes dômandait l'explication de ce refus et parlait en mari outragé, — ce qui pouvait les entraîner loin. Comment sortir de là ? — Eh bien ? demanda M. d'Arvernes avec une certaine irritation dans la voix et en serrant d'une main crispée le bras de son fauteuil. Il fallait répondre; mais, puisque M. d'Ar vernes avait recours à la ruse, on pouvait sans lâcheté user des mêmes procédés et du même langage. — Monsieur le duc, dit Roger en s'inclinant, je suis touché comme je dois l'être de votre proposition, et si je ne vous dis pas tout de suite que je l'accepte avec reconnais sance, c'est qu'elle me cause une grande P6rpl6Xltéè * — Ah! — D'un côté je sens combien elle peut être avantageuse à mon avenir; mais d'un autre je crains que le séjour à Saint-Pétersbourg ne soit nuisible à ma santé. Il peut paraître étrange qu'un homme dé mon âge parle de sa santé. — Effectivement. — Mais j'ai été assez sérieusement malade en ces damiers temps et les plus grandes précautions m'ont été recommandées, au moins pendant quelques mois encore. Peutêtre le climat de Saint-Pétersbourg serait-il bien rigoureux pour moi en ce moment. Pour la première fois M. d'Arvernes re garda Roger en face et longuement : — Voulez-vous Vienne ? dit-il, le climat est à peu près le même que celui de Paris. Je sens toute la force de vos raisons pour refuser Saint-Pétersbourg et je vous porte un trop vif intérêt pour compromettre votre santé. Si Vienne vous paraît encore trop ri goureux, voulez-vous Rome ? Roger n'avait reculé que pour se laisser enfermer. — Vraiment, dit-il, je suis tout ému parvotre insistance si... bienveillante; mais ce ne sont pas seulement des raisons de santé qui me font désirer ne pas quitter Paris en ce moment. — Ah 1 vous ne voulez pas quitter Paris, s'ecria M. d'Arvernes. Leurs regards se croisèrent et il s'établit un moment de silence....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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