Extrait du journal

— Oui,'malgré les chevaux, les voitures, la toilette que je dois à vos soins généreux ! Et elle appuyait sur ces derniers mots avec une ironie amère. — J'attends l'explication. — il est vrai, continua la jeune femme com me si elle se parlait à elle-même, qu'une hum ble fille comme Françoise Friquet, dont le père était un charron de village, aurait mieux fait d'aller à vêpres écouter les sermons du bon curé sa paroisse, que de prêter l'oreille aux pro pos ainoureux d'un grand seigneur comme M. le vicomte René de Trailles de Louisville. Mais j'avais dix huit ans, et il me semblait que je vous aimais. . . —Ma pauvre fille, interrompit le vicomte d'un ton de compassion ironique, tomberàis-tu donc dans le remords? — Non, je ne vous pardonne pas, reprit avec feu la jeune femme, d'avoir fait de moi, de la jsimple Françoise, une Francesca i une femme îfemme portait, au lieu de bure, des robes de Soie qu'elle étale effrontément dans des voitures qu'elle occupe au prix de sa honte 1 — Yeux-tu retourner au village ? demanda 'M. de Trailles qui souriait d'une façon imperti nente. • La jeune femme pâlit de colère. ; — Peut-être un jour, dit-elle, mais pas tout ide suite, et pour cause. En attendant, l'or est la seule chose par laquelle je comprenne que mon cœur bat toujours. . — Puisque tu n'en as jamais manqué, de quoi te plains-tu? En tous cas, tu n'es guère amu sante ce soir. — Je m'ennuie. Vous deviez m'anjener. de la compagnie pour le lansquenet. Mais Lovelace avait probablement quelque Clarisse à séduire. — Tu te trompes ; j'étais chez l'homme le plus assommant que je connaisse; un ami du ministre des affaires étrangères. — Et pourquoi cette longue visite?...