Extrait du journal
........ r.e costume Quand vous .entrez dans la cour d'honneur, vous avez à droite le "palais britannique, et, à_ gauche, le palais français des industries diverses." * Le palais britannique est fort intéressant. Vous sentez d'abord une forte odeur de savon et vous voyez toutes les marques connues de savon. Dans plusieurs installations, on en débite. ■ Au-dessus d'une enseigne : Erasmic, une grosse masse légèrement mobile, à cellules diaphanes, re tenant la lumière blanche le jour, colorées le soir de plusieurs couleurs intérieures, s'élève à quatre ou cinq mètres. C'est de ïa mousse de savon dont on ne voit pas la provenance. Elle a des mouve ments divers. De temps en temps, un courant d'air la fait osciller tout entière, à certains moments des affaissements se produisent dans telle ou telle partie, des gonflements dans telle ou telle autre. Les badauds suivent et surveillent avec intérêt ces transformations. ' • Il n'est pas facile d'intéresser le public qui passe à des produit® chimiques. On sait que la maison Brunner Mond a la plus grande fabrique de soude du monde ; mais ce ne sont pas les échantillons de carbonate de soude et d'autres produits chimi ques qu'elle expose qui peuvent donner une idée de ses procédés et de son importance. Les expositions des tanneurs sont plus facilement appréciables. ' Les vitrines de tissus de tous genres attirent, et retiennent les dames. On sait que l'Angleterre fait les fils'de coton les plus- fins du monde. Elle ne consomme que 17 kilos de colon par an et par broche, tandis que le continent européen en con somme 32 et les Etats-Unis 36. Cela tient à l'hu midité de son climat du Lancashire et à l'habileté de ses ouvriers, qui permettent de donner à ses broches-une rotation de plus en plus rapide. Quelques magasins ont exposé des figures de cire revêtues de toilettes. Dans une grande vitrinegil y en a plusieurs habillées de robes de velours. Une inscription vous prévient de la raison d'être de cette vitrine. Elle a pour but de vous montrer l'usage que l'on peut faire pour les costumes féminins des velours de coton. Cette manière d'indiquer au public ce . qu'il doit remarquer est simple et pratique. On trouve une exposition qui porte pour titre : {lame. Ce sont des étoffes qui, moyennant une pré paration, ne flambent pas si on y met lè feu. Elles ne brûlent que lentement. On fait des expériences devant le public et on remet à chacun des échan tillons qui peuvent lui permettre de recommencer les expériences chez lui. Si nous passons dans ,1e pavillon en face, nous nous trouvons dans l'exposition des couturiers et des* couturières françaises. Ils ont fait des mer veilles. Les grands magasins ont des vitrines énor mes contenant-les toilettes les plus élégantes, des dentelles, des costumes de -tous • genres. Le Don Marché a fait un diorama de personnages du XVIII0 siècle cueillant des fleurs, brouettant des roses dans le jardin du,. Petit Trianon. Hedfern a fait un tour de force : il a persuadé à vingt et quelques couturiers et couturières, à au tant de modistes, tous concurrents, naturellement, d'exposer ensemble. Ils occupent toutè une salle dans laquelle le public est dans l'obscurité, tandis que les vitrines où se trouvent les figures de cire portant les toilettes sont bien éclairées. Chacune de ces figures a sa physionomie-et son caractère, on dirait des Tanagra de grandeur naturelle. Dans une des vitrines, se trouvent les costumes de ville, dans l'autre les costumes de soirée. Ce groupement de toilettes variées, qui représentent l'effort de nombreuses maisons, est du plus char mant effet. Si les couturiers et couturièrës parisiens1 ont un art f^Si fait le plus grand honneur à la France il faut ajouter qu'ils trouvent dans l'industrie fran çaise des éléments que ne peut fournir aucun autre pays. Les vitrines de la soierie de Lyon montrent des mousselines de soie, ayant les teintes les plus va riées, d'une légèreté qui permet de chiffonner des toilettes vaporeuses, en même temps que quelques échantillons de riches et solides soieries brochées. Avant de prendre la direction du Printemps, M. Laguionie était président de la chambre syndicale de la soierie de Paris. On s'en aperçoit en voyant les vitrines-dans lesquelles il expose les soieries faites pour .son. compte. , Il y a à Lyon un merveilleux musée .que l'on ne connaît pas assez : c'est le musée des tissus., il contient^ deè échantillons de toutes les époqr«s connues-du tissage. On peut alors s'apercer^ à quel degré d'affinemenl et de .civilisation 2 faut que des hommes soient parvenus pour/dessiner et fahriquecr des* tissus-comme ceux; qui sortent de la fabrique lyonnaise : élégance et netteté , du, des sin,'délicatesse des nuances, et ce quelque . chose d'à la fois audacieux et mesuré qui harmonise les (1) Voir le Siècle des 23 et juillet....
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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