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Le Siècle, 27 mars 1853

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Le Siècle
27 mars 1853


Extrait du journal

tit comédien dont elle s'était affolée. Fasse le ciel, qu'elle ne revienne jamais 1.; ..... ,, — Si j'ai prononcé lé nom de madame de Montlaur, ma= dame la duchesse, c'est que sa conduite, qui, à bon droit, vous révolte, a causé le plus cruel chagrin à son mari. Quoiqu'il fût séparé de corps et de biens avec la marquise» elle n'en portait pas moins son nom, et ce nom elle le déshonorait publiquement par les liaisons les plus basses. Aussi Montlaur, profondément affecté, a commencé de se griser pour s'étourdir, et ce vice. est malheureusement devenu pour lui une habitude. — Une habitude que Saint-Marceau partagé, s'il ne la favorise pas, l'effronté parasite ! Il s'est accroché à ce pau vre Montlaur, loge chez lui, ne le quitte pas d'un moment, vit à ses dépens, et lui emprunte tout l'argent qu'il joue. — Je ne comprends pas qu'un homme salue monsieur de .Saint-Marceau. Après avoir avoir ruiné sa malheureuse femme, il l'a lait mourir de désespoir. . — Je puis vous assurer, madame la duchesse, que SaintMarceau .est de tous points fort mal ru. Quant à moi, je ne lui rends jamais son salut. „ ■ . . — Mais c'est scandaleux 1 voyez donc quel tapage M. de Montlaur .et son Ami font dans cette loge ! on eommence à les huer. — Voici tout le parterre debout. Allons, Montlaur j recommence à envoyer derf baisers à .la foule. r, ,,, — Ah ! la porte s'ouyre... un monsieur en soir entre et parla à Saint-Marceau, i qui paraît avoir conservé plus do ^angrlroid. , » ,. .. — C'est sans doute un commissaire de police qui les en* gage à sortir.. „;--r-:Dieu merci! ils l'écoutent : les voilà partis. . rr Ma chèreidit soudain -à ..-demi-voix le duo à sa femme, — les voyez-vous parmi les spectateurs.du balcon qui s'étaient levés en entendant le tapage des deux ivro gnes. Les reconnaissez-vous ? -.v ' ; — Qui cela? - -r-La. fleuriste «t le lithographe. ' • —Ne me parlez pas de ces gens-là !—reprit la duchesse avec une impatience hautaine;—c'est encore un des hauts faits de ce M. de Saint-Marceau, d'avoir eu l'inconcevable idée, de patronner de pareilles espèeesl ! — Ma loi, ma chère, ils avaient la meilleure table de Paris ; et puis enfin n'êtes-vous pas allée chez eux comme tant d'autres? > * ? * —J'ai eu .ce malheur-là, il est vrai, et je suis restée avec ma courte honte l...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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