Extrait du journal

DEUXIÈME PARTIE XXIII — (Suite) Paolo, toujours maître de son émotion qui n'était d'ailleurs que le plaisir de cau ser tête à tête avec une" jolie fille, voulait être aimable, mais non s'engager sans réflèxion (toujours poli, mais suffisamment sincère^ et l'avertir enfin le plus douce ment du monde qu'en se jetant dans ses bras elle ferait une sottise énorme et irrépa rable. Cependant il ne poussait pas la vertu jusqu'à vouloir l'en décourager. Après tout, si elle voulait connaître les douceurs et les périls de l'amour, il était tout disposé, le turco, à les lui enseigner,4 et de bon cœur, mais il ne voulait pas la tromper. Je yous l'ai dit, ce n'était pas un saint, mais c'était un fort honnête homme. C'est pourquoi, profitant de ce qu'elle se penchait sur le dessin pour le regarder de nouveau, ce qui la présentait de flanc à l'ennemi, Paolo glissa doucement son bras autour de sa taille, sentit qu'elle ne faisait aucune résistance, l'attira sur son genou, et l'ayant assise fort commodément, car elle lâcha le dessin et se pencha en arrière...