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Le Siècle, 28 décembre 1882

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Le Siècle
28 décembre 1882


Extrait du journal

LA SÉANCE CHAMBRE DES DÉPUTÉS On a vu rarement, au lendemain d'une séance orageuse, les scènes tumultueuses de la veille se reproduire. D'ordinaire, les chefs d'emploi fatigués se reposent, et, de fait, MM. Granier de Cassagnac et Baudry d'Asson étaient absents. Mais M. Laroche-Joubert était là. Qui l'eût dit, qui aurait pu le penser? Le placide papetier d'Angoulême, à la face joviale et rubiconde, a mis dès les premiers mots le feu aux poudres; nous l'aurions cru plus sage, Dès le début de la discussion du budget, on l'avait vu s'armer du règlement quand la Chambre n'était plus en nombre. C'était une majjiâ douce et inoffensive; on n'y prenait garde. Mais l'appétit vient en mangeant, et ce mouton s'est tout à coup transformé en un loup dévorant. De nouveau, la patience du président a été mise à une dure épreuve. M. Laroche-Joubert n'y va pas par quatre chemins; l'expédition de Tunisie n'a été, si on l'en croit, qu'une entreprise de boursicotiers. A ces mots, un tumulte épouvantable éclate; les apostrophes se croisent; nous assistons à un échange de personnalités que le président est impuissant à réprimer. M. Jules Ferry ne peut contenir son indigna tion, il se lève : « Silence aux insulteurs 1 » s'écrie-t-il. La majerité applaudit. MM. Joli-r bois, Janvier de la Motte, Le Provos,t de Launay, font un tapage d'enfer, L'agitation n'est pas moins vive sur les bancs où siègent, un peuméfés, les députés de l'union républicaine et ceux de l'extrême gauche. MM. Marcellin-PeUet et Thomson sont aux prises avea M. Gaillard ; les propos les plus vifs sent échangés; on dit qu'ils au ront un épilogue. On demande la question préalable, mais personne n'insiste. Le président met en de meure M. Laroche-Joubert de s'expliquer. Le député d'Angoulême balbutie quelques excuses ; il n'a voulu offenser personne. La majorité exaspérée ne l'écoute plus. Ellen'é-...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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