Extrait du journal

mais ma résolution t'inquiète peu, n' est-ce pas? — Qh l cela m'est bien égal l Tout "autre que l'égoïste vicomte aurait con çu un doute sur la franchise de cette affirma tion. —. Et vos affaires sont-elles bien avancées t — Non. La personne que j'ai en vue tient à, une excellente et riche famille. Son père m'ac cueillerait certainement si j'étais député. — Et la jeune fille î — Franchement, je n'ai pas commencé à lui faire la cour. Cela serait difficile. Sa mère ne la quitte pas.; Mais, comme elle sort de l'enfance, je ne m'inquiète guère du retard que je suis obli gé de mettre à la demander. — Et si un autre lui plaisait, en attendant t — Tues naïve t Est-ce qu'une demoiselle bien née peut avoir seulement l'idée de se choisir elle-même un mari î > -r- Dame! comme elle épouse, je croyais bon nement qu'elle s'occupait de l'épouseur; mais, selon vous, dans un certain monde, tout est au rebours de mon petit monde à moi : nous nous donnons, elles seraient données; nous sommes achetées, elles achèteraient. Vous me permettrez de douter qu'il en soit ainsi. Et quand partezyousï — Très prochainement; mais je n'ai pas encore fixé de jour. — Déjeunez-vous avec moi? — Non. J'ai rendez-vous avec le marquis de Renneville, pour parler de ma candidature. Au revoir. — A propos... — Quoi? : ! — Vous ne m'avez pas dit le nom de votre prétendue. ^ — Ceci, ma chère enfant, ce serait de l'indis crétion. 11 s'agit de la femme qui peut avoir l'honneur de s'appeler Mme la vicomtesse de Trailles, ne trouvez pas mauvais que je me taise jusqu'à nouvel ordre. - ' — N'en parlons plus. » Quand Francesca fut seule, elle se jeta sur le canapé. Son visage était d'une pâleur livide; ses poings étaient crispes ; avec ses dents, elle déchirai i sans s'en apercevoir .un; magnifique mouchoir brodé qu'elle avait à la main. Tout à coup elle se mit en face d'une table et commença une lettre qu'elle n'écrivit que très difficilement. Cette lettre était tellement remplie de faute*....